L’administrateur de la Nasa Jim Bridenstine a annoncé, ce 24 février 2020, le décès de Katherine Johnson, figure populaire de l’agence spatiale américaine. Née le 26 août 1918, elle a été, en 1939, la première étudiante noire à l’université de West Virginia. Et en 1952, elle a intégré le NACA (National Advisory Committee for Aeronautics), le précurseur de la Nasa, où elle travaille à la division de recherche sur les vols spatiaux. Elle est alors à Langley et, quand la Nasa est fondée en 1958, elle travaille sur le calcul des orbites des vaisseaux spatiaux. Elle réalise ainsi l’analyse de la trajectoire de Freedom 7, la capsule Mercury d’Alan Shepard qui, en mai 1961, réussi la première excursion hors de l’atmosphère terrestre sans toutefois se satelliser.
La confiance de John Glenn
Quand John Glenn est sur le point de s’élancer pour le premier vol orbital américain à bord de Friendship 7, en 1962, il demande à ce qu’elle, en qui il avait confiance, refasse les calculs de trajectoire, dont ceux de la rentrée dans l’atmosphère, en plus de ceux faits automatiquement par les premiers ordinateurs IBM. Il voulait qu’elle les confirme avant de débuter la mission.
Katherine Jonhson poursuivra ce type de contributions essentielles au succès des programmes spatiaux, durant l’ère Apollo et jusque pendant les années « navette » avant de prendre sa retraite en 1986. Pour autant, son rôle demeurera totalement méconnu jusqu’à ce que le président Barack Obama lui remette la médaille de la liberté en 2015. Elle était alors âgée de 97 ans. Et deux ans plus tard, elle est incarnée sur le grand écran par l’actrice Taraji Penda Henson dans le film « Les figures de l’ombre », qui dévoile le rôle ingrat, technique et totalement ignoré de nombreuses femmes noires qui, dans l’Amérique ségrégationniste des années 1950 et 1960, ont contribué aux succès spatiaux de la Nasa.
Sur la vie Katherine Johnson, écoutez le podcast « Combien de pas jusqu’à la Lune ».