Depuis 2020, le radiotélescope géant de Green Bank (100 x 110 m de large) est davantage qu’une simple antenne mobile pour observer l’Univers. Il est un radar. Autrement dit, le Green Bank Telescope (GBT), situé en Virginie Occidentale, est capable de détecter les ondes radio provenant de l’espace, mais aussi d’en émettre. Vers où ? Vers la surface de la Lune sur laquelle il fait ses armes depuis un an.
Une série d’impulsions radar envoyées dans la région du cratère Tycho, dont le diamètre égale 86 km, vient de permettre d’obtenir cette image de la Lune, depuis le sol terrestre. Après réflexion sur la surface lunaire, les impulsions reviennent en direction de la Terre et sont détectées par les antennes du Very Long Baseline Array (VLBA) : dix instruments de 25 m de diamètre répartis sur le territoire étatsunien. Ensemble, ces surfaces collectrices forment un radar géant, dit à « synthèse d’ouverture ». Un concept déjà testé fin 2020 en imageant la zone d’alunissage de la mission Apollo 15.
En l’état, les plus petits détails perceptibles par le GBT ont une dimension proche de 5 m. Une résolution qui n’égale toutefois pas celle de la sonde LRO (dans sa meilleure configuration) en orbite autour de la Lune : 30 cm, soit 16 fois meilleure. Qualifiant ces premiers résultats de prometteurs, la NRAO (National Radio Astronomy Observatory, qui gère le GBT et le VLBA) envisage des performances accrues dans le futur, allant jusqu’à entrevoir une nouvelle manière d’explorer les planètes et autres objets voisins… tout en restant les pieds sur Terre.