Des 755 planètes extrasolaires découvertes à ce jour, elle est probablement celle qui ressemble le plus à la Terre. Gliese 667Cc, 4 masses terrestres, idéalement située auprès de sa naine rouge pour posséder de l'eau liquide, vient d'être « redécouverte » par une équipe américaine.
L'hypothèse d'un monde rocheux
En orbite à 0,12 UA de sa petite étoile d'environ 3500°C, trois fois moins massive que le Soleil, « cette planète est désormais la meilleure candidate pour abriter de l'eau liquide, et peut-être la vie telle que nous la connaissons » s'enthousiasme le jeune chercheur Guillem Anglada-Escudé, principal auteur de la « redécouverte ».
De fait, la masse estimée de Gliese 667Cc permet d'imaginer un monde rocheux, même si son rayon et sa densité restent inconnues. Surtout, là où elle est placée, elle reçoit presque autant d'énergie de son étoile que la Terre du Soleil. Sa température moyenne pourrait donc être comparable à la nôtre.
Candidate numéro 1 au titre de « Miss Terre »
Face à l'incroyable variété des mondes extrasolaires - peuplés de géantes gazeuses en évaporation, de planètes en fusion, de planètes-océan... - c'est bien plus qu'il n'en faut pour être considérée comme une sœur potentielle de notre planète. Elle occupe d'ailleurs la première du palmarès des planètes les plus ressemblantes à la Terre (publié dans le numéro de février de Ciel & Espace).
Dommage que cette belle « découverte » annoncée par Guillem Anglada-Escudé, Steven Vogt, Paul Butler et leurs collègues n'en soit pas une...
« Découverte » ou « redécouverte » ?
« Nous connaissons l'existence de Gliese 667Cc depuis plusieurs mois ! » souligne ainsi Xavier Bonfils au Laboratoire d'astrophysique de Grenoble. En novembre 2011, le chercheur a publié avec son équipe le bilan de six années de recherche de planètes extrasolaires autour des naines rouges avec le spectromètre Harps, installé sur le télescope de 3,6 m de l'observatoire de La Silla (Chili).
Que peut-on lire dans cet article de 77 pages ? Entre autres que la naine rouge Gliese 667C possède deux planètes candidates, dont l'une, la « c », pèse plus de 3,4 masses terrestres, tourne en 28 jours et « reçoit environ 90% de la lumière reçue par la Terre dans notre système solaire » - ce qui en fait « un candidat habitable. »
« En fait, l'équipe de Steven Vogt et Paul Butler a utilisé nos données, qui sont désormais publiques, pour redécouvrir Gliese 667Cc et publier un article » explique Xavier Bonfils. Un article scientifique doublé d'un communiqué de presse...
En septembre 2010, cette équipe avait procédé de la même façon pour annoncer la découverte d'une planète habitable à 20 années-lumière de la Terre, Gliese 581g. Très largement médiatisée, l'annonce avait fait long feu.
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