Depuis plus de quarante ans, un service du Cnes (l’agence spatiale française) collecte les témoignages de phénomènes étranges observés dans le ciel. Ceux que l’on appelait autrefois les ovnis ont ainsi fait l’objet d’études nombreuses et minutieuses qui ont conduit, peu à peu, à réduire la part d’inexpliqué à une proportion très faible. « Seulement 1 % de cas par an restent inexpliqués », indique Jean-Paul Aguttes, responsable depuis 2016 de ce service, le Geipan (Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non-identifiés). Reste-t-il aujourd’hui une petite place pour les extraterrestres ?
Ciel & Espace : Qu’est-ce que le Geipan ? Combien de personnes y travaillent ?
Jean-Paul Aguttes : Notre mission est de répondre au témoignage de toute personne qui signale une étrangeté dans le ciel, un phénomène qui dépasse son entendement. Notre démarche est d’essayer d’expliquer ce qui est étrange. Le Geipan est un petit service du Cnes [l’agence spatiale française, NDLR] qui comprend deux personnes à temps plein, plus un soutien de sous-traitance en ce qui concerne l’archivage et le système de traitement.
Mais c’est aussi un dispositif à l’échelle nationale dans lequel nous travaillons avec les gendarmeries, des enquêteurs bénévoles formés et des experts du monde scientifique — soit, sans compter les gendarmes, une cinquantaine de personnes.
Qu’est-ce qu’une étrangeté dans le ciel ?
Cela peut être une chose qui apparaît dans le ciel et qui est étrange pour le témoin. Par exemple, quelqu’un qui n’a jamais vu une lanterne thaïe sera surpris en en observant une. De même avec la foudre en boule, plus rare. L’entrée d’une météorite dans l’atmosphère peut aussi intriguer. Mais, très souvent, l’origine est plus prosaïque : cela peut être un avion, un astre, une étoile… Et pour autant, cela a paru étrange au témoin. C’est donc qu’il s’est passé quelque chose d’autre, avec l’intervention d’éléments d’ordre physique (brouillards, nuages devant la Lune, propagation optique…), mais également d’ordre humain, très nombreux — les yeux, la perception, les mécanismes cognitifs, psychologiques… Ce qui fait que nous allons expliquer l’étrangeté non pas par un seul phénomène, mais par un agencement de phénomènes.
Qu’est-ce qui a conduit à la formation du Geipan ?
Il a été créé en 1977, sous le nom de Gepan [pour Groupe d’étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés, NDLR]. À l’époque, dans les années 1960-70, beaucoup d’événements étranges sont rapportés dans le ciel. Des émissions de télévision commencent à les évoquer. Il y a alors peu de chaînes, Jean-Claude Bourret peut donc en parler à la France entière. Ce qui en fait un mouvement assez massif. Les services de la gendarmerie reçoivent des témoignages, ceux de la défense également, en interne, faisant état de choses mystérieuses qu’ils ne comprennent pas. Ces choses-là finissent par remonter dans les états-majors divers où l’on se dit qu’il faut quand même essayer de comprendre.
Il se trouve qu’au même moment, des ingénieurs du Cnes ont commencé à se pencher sur le sujet de manière officieuse, en mettant en évidence qu’il fallait une approche scientifique et rationnelle. Et l’idée naît que cette équipe devienne officiellement le bureau d’analyse de ces questions. Donc, dès 1977, le travail commence en collaboration avec un certain nombre d’institutions, dont la gendarmerie, la défense nationale, la police, l’aviation civile. Mais également avec les chercheurs car il y avait des enjeux de connaissances pour lesquels des experts pouvaient aider à comprendre. Il y a eu des hauts et des bas, mais le service est resté pérenne. C’est important car nous avons capitalisé les témoignages, le retour d’expérience et les méthodes.
Y avait-il une demande de la population ?
Aujourd’hui, oui. À l’époque, il y avait surtout un besoin des institutions qui ne savaient pas trop comment gérer ces phénomènes.
Le Geipan était-il fait pour durer ?
On pensait alors qu’il suffisait de mettre un certain nombre de personnes sur l’affaire et qu’on allait rapidement comprendre ce qu’il y avait à comprendre. En fait, cela ne s’est pas du tout passé comme cela. Ce n’est pas en mobilisant beaucoup de monde que l’on arrive à comprendre. Il faut du temps.
Et à partir de 2005, le Gepan a complété sa mission et le fameux « i » s’est introduit dans l’acronyme. On a ajouté l’information du public à la mission première qui était de recueillir les témoignages et de sélectionner ceux qui permettraient d’avancer dans la connaissance.
Nous prenons les témoignages de tout le monde, qu’ils soient intéressants ou pas pour la science, et nous répondons à tout le monde. C’est une mission d’ordre civique. Et, en même temps, nous informons le public par le biais de notre site internet sur lequel nous recueillons les témoignages grâce à un questionnaire en ligne et nous publions les réponses.
En 1977, tout ce qui se passait d’étrange dans le ciel était qualifié d’ovnis (objets volants non identifiés). Y a-t-il encore des ovnis parmi ce que vous appelez aujourd’hui PAN (phénomènes aérospatiaux non identifiés) ?
Le mot ovni n’est plus utilisé par le Geipan. Connoté « extraterrestre », il est à la fois question et réponse. La question : non identifié. La réponse, malheureusement prématurée : il s’agit d’un objet et il est extraterrestre.
Mais on n’échappe pas à la question que vous posez, et c’est normal : est-ce que dans l’inexpliqué, il y a des extraterrestres ? Avant tout, par définition, l’inexpliqué, on ne sait pas ce que c’est. L’inexpliqué peut être une enquête qui a été mal effectuée ou avec des connaissances incomplètes. D’ailleurs, l’inexpliqué d’un jour n’a pas forcément vocation à le rester. Nous revisitons ainsi des cas anciens, à qui profite l’expérience acquise. Exemple : des tirs laser sur des nuages. À force d’accumuler ce type de cas, nous avons pu établir toute une typologie de cas d’éclairage dans le ciel. Aujourd’hui, ces phénomènes sont caractérisés, et du coup, on sait les retrouver dans le passé.
Un autre exemple est celui de la foudre en boule, qui était quasiment inconnue avant, et qui aujourd’hui est très bien comprise. Et les outils numériques — la cartographie notamment — nous a simplifié grandement la tâche pour résoudre des cas.
Depuis que ce service du Cnes a été créé, discernez-vous des « vagues » de témoignages ? Ou bien leur flux reste-t-il constant ?
Depuis 1990, on n’a pas connu de vague ; la dernière, c’était la vague belge. Certains diront que c’est la preuve que ces gens avaient inventé les faits. Je n’y crois pas : d’après mon expérience, les témoins sont sincères. Les canulars sont extrêmement rares ; moins de 1 % des témoignages ! Et ils se détectent assez vite (je ne vous dirai pas comment).
Les gens sont sincères, dans l’étrangeté et dans l’émotion. Pour venir témoigner, il faut qu’ils aient envie de parler de quelque chose d’extraordinaire, de se confier. Des personnes nous contactent alors qu’elles n’ont pas parlé de ce qu’elles ont vu à leur conjoint ou à leurs amis, par crainte de la moquerie. Ce qui revient souvent dans les témoignages, c’est la peur de ne pas être cru : « Je ne suis pas fou », « Je n’ai pas bu »… Il y a une inhibition, parfois levée si une observation similaire a un écho dans la presse. D’autant plus si ce qu’on a vu ressemble à ce que l’autre a décrit.
Du coup, incitez-vous les gens à témoigner ?
Nous n’incitons pas de manière active. Ce serait un biais. Nous travaillons pour des témoins qui ont un vrai besoin. Parce qu’ils désirent avoir une réponse, ils sont à même de fournir des détails. Seuls ceux qui sont dans une attente peuvent donner cela.
Avec un appel à témoins, on risque de stimuler d’autres besoins : celui de paraître, d’être important, de passer à la radio… Néanmoins, nous aimerions plus souvent avoir plusieurs témoins. Dès lors qu’il y a eu un premier témoignage, ce qui est envisageable et que nous mettrons peut-être en place sur notre site, c’est d’indiquer qu’il s’est passé quelque chose — sans dire quoi — à telle date, à tel endroit, sans aucune autre information.
Votre travail repose-t-il uniquement sur ces témoignages volontaires ?
Historiquement, nos sources étaient les rapports de gendarmerie. À la création du Gepan, nous avons récupéré des rapports qui remontaient aux années 1950. Avec notre site internet, les contacts directs ont commencé. Aujourd’hui, cette source est majoritaire. Elle commence toujours un questionnaire écrit, rempli par un témoin direct du phénomène, et dont nous préservons l'anonymat.
Par ce moyen, nous prenons en compte environ 200 témoignages par an sur 500 contacts en tout. Cela signifie que nous arrivons a renseigner immédiatement la moitié des personnes qui nous contactent. Pour l’autre moitié, les faits vont donner lieu à une enquête, laquelle se traite à distance dans 90 % des cas. Et cela, grâce aux outils numériques. Pour les 10 % restants, on se déplace pour faire ce qu’on appelle un entretien cognitif.
Justement, comment menez-vous l’enquête sur le terrain ?
Notre méthode repose sur deux composantes : l’étrangeté et la consistance (c’est-à-dire la quantité d’informations et leur fiabilité). Sur l’étrangeté, nous cherchons à bâtir une hypothèse ou un ensemble d’hypothèses reposant sur des phénomènes physiques et humains, qui nous permettrait d’expliquer ce qui a été perçu par le témoin. Notre travail consiste à évaluer une probabilité par rapport à chacune des hypothèses. Et nous retenons l’hypothèse la plus probable. Si nous n’avons aucune hypothèse jugée probable à plus que 50 %, cela veut dire que nous n’avons pas d’explication. Si une hypothèse est probable à 70 %, on considère que l’étrangeté vaut 30 %.
Mais nous avons aussi besoin de prendre en compte la consistance. Est-ce que la personne nous apporte des éléments suffisamment informatifs et fiables pour pouvoir qualifier, valider ce caractère étrange ? Ici, le principe de base est que plus quelqu’un vous apporte des éléments extraordinaires, plus il faut qu’il y ait des preuves. Si quelqu’un qui vous dit qu’il a vu une soucoupe volante, mais que vous vous rendez compte que c’était dans le rétroviseur, la nuit, dans un virage, devant un camion qui l’éblouissait, vous allez vous demander s’il a bien vu quelque chose… Donc, nous faisons tout ce travail avant de nous déplacer pour rencontrer un témoin. Si nous allons sur place, c’est qu’aucune hypothèse ne convient.
C’est arrivé dans un cas où quelqu’un avait vu, en plein jour, vers 17 h, un « soleil noir ». Nous avons fait des hypothèses, à base de montgolfières, mais il restait des étrangetés, la forme ne collait pas très bien. Surtout, le témoin s’était détourné et quand il a regardé à nouveau, le « soleil noir » avait disparu. Nous avons éliminé tous les problèmes de vision. La question importante était : pendant combien de temps s’était-il détourné ? Selon ses premiers dires, c’était pendant un temps bref. Dans ce cas, nous avons éliminé la montgolfière, qui ne peut pas se poser aussi vite.
Quand nous sommes allés le voir, nous savions que nous devions répondre à cette question de la durée. Mais nous ne lui avons pas posé directement. Nous lui avons demandé de raconter à nouveau son récit depuis le début. Il faut laisser parler les témoins et les écouter. On se penche alors sur la cohérence de leurs dires, sur les éventuelles contradictions, sur la dimension psychologique. Dans ce cas précis, nous sommes allés sur les lieux de l’observation et nous avons fait une reconstitution. Nous avons appris que la personne s’était détournée pour aller voir l’heure dans sa voiture. Mais c’était trop court pour que l’hypothèse de la montgolfière soit validée. Le cas est donc resté inexpliqué. Peut-être un jour en saurons-nous un peu plus ; depuis, nous avons appris qu’il y avait parfois des formations d’insectes qui se mettent en boule très dense et qui d’un seul coup disparaissent…
Certains témoins sont d’emblée plus crédibles que d’autres ?
Nous ne parlons pas de crédibilité, mais de consistance. L’entretien cognitif est important car il permet d’améliorer ce critère. Dans le questionnaire, le témoin peut mal interpréter les questions et mal y répondre. Lors de l’entretien, il peut se rappeler de choses qu’il avait occultées, en préciser d’autres. En particulier, avant de raconter, nous lui demandons de retrouver l’état d’esprit dans lequel il était avant son observation. Et ainsi, souvent, il ressort des choses qu’il n’avait pas mentionnées dans le questionnaire. Une fois le récit fait, nous pouvons lui demander de le reprendre en sens inverse. Par cette technique, il arrive que d’autres éléments lui reviennent. Ainsi, le niveau d’informations et la fiabilité peuvent s’améliorer.
Avez-vous des astronomes parmi vos témoins ?
Nous avons beaucoup de gens qui nous disent être habitués à regarder les étoiles. Je ne sais pas si ce sont des astronomes extrêmement férus. Mais il est rare que ceux-là soient victimes d’une méprise astronomique. Ils peuvent être surpris par des choses qu’ils ne connaissent pas, comme les lanternes thaïes. Et ce sont eux qui voient des avions bizarres… En revanche, les aviateurs peuvent être trompés par un astre. Car ils ne sont pas astronomes.
Quelle est aujourd’hui la proportion de cas inexpliqués ?
Actuellement, nous avons un taux de l’ordre de 1 %, soit deux ou trois cas par an. Et sur quarante ans, le « stock » ne fait que baisser car nous parvenons à présent à expliquer d’anciens cas en les revisitant. Quand je suis arrivé au Geipan en 2015, on était à plus de 15 %. Aujourd’hui, on est à 6 % sur l’ensemble des quarante ans, et cela devrait continuer à baisser. C’est dû à l’amélioration de nos connaissances scientifiques. Par exemple, celles sur les oiseaux grâce auxquelles nous avons élucidé des cas anciens qui étaient restés inexpliqués.
Donc, il ne reste plus grand-chose de mystérieux…
Il en reste. Certains cas sont d’autant plus curieux qu’ils sont rapportés par deux témoins indépendants, qui ne se connaissent pas et qui décrivent la même chose. C’est arrivé en 2014 : deux personnes ont vu une espèce de cercle rouge et vert traverser un champ et un village… Nous ne savons pas ce que c’est !
Comment classez-vous les cas ? Selon quels critères ?
Nous les classons avec des lettres. A, quand on a une hypothèse probable à plus de 75 %. B, quand l’hypothèse se situe entre 50 et 75 % de probabilité. Ensuite, quand on n’a pas d’hypothèse dont la probabilité est supérieure à 50 %, on est dans l’étrange, potentiellement l’inexpliqué. C’est la catégorie D. Quand on trouve une explication dont la probabilité se trouve entre 25 et 50 %, c’est un cas D1 (étrange). Qand on ne peut faire aucune hypothèse, c’est du D2, autrement dit, très étrange.
Mais le caractère étrange n’est validé que si la consistance du témoignage est au rendez-vous, sinon le cas est versé dans la catégorie C des témoignages inexploitables.
Dans le cas des deux témoins qui ont vu des cercles rouge et vert, nous avons quelques hypothèses à avancer, même si aucune ne colle de manière satisfaisante. La consistance des témoignages étant très bonne, on le classe D1. Si ces personnes, au lieu de voir des cercles lumineux, avaient vu des choses matérielles inconnues et/ou des dynamiques extravagantes caractérisées, on aurait été dans un D2 : très étrange et de consistance encore à hauteur de cette étrangeté. Aujourd’hui, nous n’avons aucun D2.
Même le fameux cas de Trans-en-Provence, qui a marqué les esprits en 1981, où un maçon à la retraite, Renato Nivolaï, avait déclaré avoir vu un engin atterrir et redécoller ?
Ce n’est pas un D2. Il faut deux témoins indépendants, ou un témoin avec une trace, radar ou autre. À Trans-en-Provence, le témoin était seul et il y avait une trace au sol, certes étrange, mais dont les analyses et interprétations possibles n’ont pas permis de confirmer le témoignage.
Il n’y a pas plus étrange ? Des rencontres du troisième type ?
Ce sont des témoignages qui se font de plus en plus rares depuis le milieu des années 1980. Notre dernier classé D1 date en 2015. Une rencontre rapprochée de type 1, c’est qu’il y a quelque chose inexpliqué de très proche devant les témoins. Le type 2, c’est quand il reste des traces au sol. Le type 3, c’est quand le témoin voit un humanoïde.
Y a-t-il des progrès dans la compréhension des cas les plus étranges ?
Sur l’inexpliqué, du côté des sciences physiques, on a du mal à progresser. Car il y a très peu de reproductivité entre les affaires. Nous n’avons pas d’anomalie caractérisée dans l’ensemble des cas D. Peut-être ne sont-ils pas assez nombreux pour cela… Mais pour l’instant, il n’y a pas de points communs entre les 160 cas D du Geipan.
En revanche, nous avons fait des progrès dans la connaissance de l’humain, surtout dans l’examen des cas expliqués. Parce que là, nous avons les témoignages et nous avons, à la fin, l’explication. Ce qui nous donne une mine d’informations sur l’humain. On connaît mieux, par exemple, les marges d’erreur dans la perception.
Êtes-vous satisfait du bilan du Geipan ?
Il existe une frustration : plus de 35 % des cas sont inexploitables. Ce sont ceux que l’on classe comme C. C’est quand la consistance du témoignage n’est pas à la hauteur de l’étrangeté. Par exemple, certaines personnes se manifestent vingt ans après : on ne sait plus la date ni le lieu… Alors, on ne peut pas travailler et on ne peut pas apporter de réponse. A contrario, quand nous avons suffisamment d’informations, nous arrivons à donner une explication dans plus de 99 % des cas.
Vous disiez qu’il y a aujourd’hui plus de demandes d’explication de la part du public qu’à la création du Geipan. Pourquoi ?
Il y a un plus grand besoin d’obtenir une réponse qu’avant. Dans le passé, les gens gardaient cela pour eux. Aujourd’hui, ils vont sur des forums, et c’est un domaine dans lequel la discussion devient très vite anarchique. Du coup, les gens sont déboussolés. Nous intervenons comme une régulation dans un monde de l’information qui a ses avantages et ses inconvénients.
Par ailleurs, le public a moins l’habitude et la connaissance du ciel que dans le passé (Vénus ne s’appelle pas étoile du berger par hasard), et ce ciel accueille bien plus de phénomènes (satellites, ballons, aéronefs, tirs laser…)
Vos témoins contactent-ils le Geipan avec une explication à eux ? Et cette explication est-elle aussi souvent d’origine extraterrestre que dans les années 1970 ?
C’est difficile à dire. Néanmoins, l’extraterrestre « fait partie du job » car la question extraterrestre peut être sous-jacente dans le récit des témoins. Ils y pensent, même s’ils ne l’expriment pas. Et parfois — c’est une minorité —, c’est exprimé, voire martelé. L’hypothèse extraterrestre est souhaitée. Nous intervenons alors comme des désenchanteurs en apportant une explication rationnelle différente de celle qui était recherchée. Nous le constatons dans les recours que nous recevons : certains témoins nous écrivent car ils pensent que nous n’avons pas fait correctement le travail.
Finalement, là où la question extraterrestre est la plus intéressante, c’est dans l’émotion de ces témoins qui ne la martèlent pas, mais qui la suggèrent. On ne sait pas bien la place que ça a dans leur esprit. C’est tout à fait normal et certains envisagent cela comme une possibilité de réponse. Nous devons gérer cela dans le respect. En effet, la question au cœur de tout cela, que vient réveiller une étrangeté dans le ciel, a toute sa noblesse : que sommes-nous face à l’immensité de l’Univers ?