Nous vous l’annoncions en août 2020 : l’antenne d’Arecibo de 305 m de diamètre avait subi une avarie grave avec la rupture d’un câble auxiliaire. Les dommages structurels étaient importants, avec une brèche de 30 m dans la parabole géante installée sur l'île de Porto Rico. Mais cela semblait réparable. Mais, alors que l’observatoire attendait deux câbles auxiliaires de remplacement, un des câbles principaux de 8 cm de section reliés à la même tour a lui aussi cédé le 6 novembre 2020.
« Jusqu’à cet incident, notre préoccupation n’était pas de savoir si nous allions réparer, mais comment », a souligné Ralf Gaume, directeur du département astronomie de la National Science Foundation des États-Unis (NSF). Cette rupture inattendue montre que les câbles sont plus faibles que prévu. Le câble principal a rompu à 60% de la charge qu’il pouvait en théorie supporter par temps calme. Il faut souligner que l’antenne d'Arecibo se trouve dans une région sismique et fortement exposée aux ouragans. Dès lors, la NSF juge qu’il est impossible de réparer les dommages sans faire courir de risques aux ouvriers. Les ingénieurs ont estimé que, même réparée, l’infrastructure resterait trop fragile. Dès lors, le destin du site est sellé : la fermeture est définitive.
Une icône pour la science et la pop culture
C’est un coup dur car, malgré ses 57 ans, le radiotélescope restait l’un des plus performants dans certains domaines. Il n’avait pas son pareil pour scruter la forme d’astéroïdes géocroiseurs, par exemple. Il avait aussi été rendu célèbre par le message radio qu'il avait expédié vers l'amas globulaire M13 en 1974, dans le cade du programme SETI, à l'adresse d'une éventuelle civilisation extraterrestre.
Avec une si longue histoire, il s’est aussi implanté dans la culture avec une apparition notable dans le film Contact, et dans Golden Eye… où il finit détruit. Lors de la sortie de ce James Bond en 1995, il aurait été difficile d’imaginer que cette destruction soit un jour une réalité. À la différence de la fiction, la structure sera mise à terre par un processus de destruction contrôlée. Celle-ci interviendra dès que possible, indique la NFS.
La relève d'Arecibo est assurée depuis 2016 par le radiotélescope chinois FAST, encore plus grand puisqu’il mesure 500 m de diamètre.