Après les astres visibles à l’ouest et au sud, voici le spectacle qui s’offre à vous si vos fenêtres donnent vers l’est. Cette direction est facile à reconnaître : c’est là où le Soleil se lève le matin en ce moment. Les conseils d’observation donnés au début de l’épisode 1 restent les mêmes.
Après la tombée de la nuit
La Grande Ourse
En regardant au-dessus de l’horizon est, vous rencontrerez une constellation bien connue, même des néophytes : la Grande Ourse. Avec sa forme de casserole, elle constitue un repère facile dans le ciel. Savez-vous que cette constellation est composée d’étoiles qui formaient un amas ? Celui-ci est maintenant dispersé, mais chacune des étoiles suit un mouvement propre dans la Voie lactée qui est sensiblement le même et qui trahit leur appartenance ancienne au même groupe. Tous ces astres se trouvent à des distances voisines légèrement supérieures à 100 années-lumière.
L’étoile Algieba
Lire « Vers l’ouest, en milieu de nuit »
L’amas M3
Lire « Vers l’ouest, le matin »
En milieu de nuit, le célèbre amas d’Hercule
L’amas d’étoiles M 13
La constellation d’Hercule est encore basse sur l’horizon, mais du coup, elle est accessible aisément depuis une fenêtre ou un balcon. Alors, saisissez l’occasion pour viser aux jumelles et au télescope l’un des plus beaux amas globulaires de tout le ciel : M 13. Sous un ciel sans Lune et sans pollution lumineuse, celui-ci est visible à l’œil nu. Dans un ciel urbain, visez sa localisation (entre Êta et Dzêta Herculis) avec un instrument d’astronomie. Un grossissement moyen (de l’ordre de 80 x) peut vous permettre de discerner quelques-unes de ses nombreuses étoiles situées à 25000 années-lumière.
Pour la petite histoire, un message radio a été envoyé dans la direction de cet amas stellaire en 1974 avec le radiotélescope d’Arecibo. Outre le fait que ces ondes arriveront avec une intensité plutôt faible, il leur faudra 25000 ans pour parvenir à destination. Une très hypothétique réponse d’une éventuelle civilisation extraterrestre ne sera pas attendue avant 50000 ans…
L’étoile 70 Ophiuchi
Lire « Vers le sud, au matin »
Avant l’aube, planète et nébuleuses
La nébuleuse de la Lyre M 57
Tout près de la très brillante Véga (25 années-lumière seulement) se cache la nébuleuse annulaire de la Lyre. Distante de 2300 années-lumière, M57 est assez peu brillante (magnitude 9) et nécessite un télescope de 100 mm pour bien la voir sous un ciel non exempt d’éclairage urbain. L’observation se limite à percevoir l’anneau légèrement ovalisé qui entoure une naine blanche trop faible pour être vue avec un télescope de moyenne puissance. Mais songez un instant : cet anneau mesure exactement 1 année-lumière de diamètre. Si un écho lumineux partait de l’un de ses bords en direction du bord opposé, nous l’observerions progresser pendant une année entière avant qu’il ait terminé sa traversée.
L’étoile Albiréo, dans le Cygne
Visible à l’œil nu, cette étoile de la constellation du Cygne est une pure merveille. Il faut une petite lunette pour constater qu’il s’agit d’une étoile double. Mais cela vaut la peine, car ses composantes forment un duo sans égal sur la voûte céleste par ses couleurs : sa composante principale est jaune orangé alors que la seconde est bleutée. Cette différence de ton est d’autant plus saisissante que les deux astres sont côte à côte, ce qui accroît le contraste. Il existe peu d’objets célestes colorés. Albiréo, ce couple d’étoiles distant de 389 années-lumière, en est le plus bel ambassadeur.
La nébuleuse Dumbbell M27
Impossible d’ignorer celle que les astronomes appellent Dumbbell, la nébuleuse planétaire M27. Celle-ci fait partie des plus spectaculaires à observer. Sous un ciel sans trop de gêne lumineuse, on la discerne aux jumelles 10x50. En ville, il vous faudra une lunette de 80 mm. Mais les nébuleuses planétaires supportent bien les lumières urbaines et en grossissant un peu, vous devriez arriver à la percevoir comme une tache quelque peu rectangulaire. Un télescope de 150 mm vous donne une vraie chance de bien voir sa forme de « trognon de pomme » ou de diabolo.
Jupiter, Mars et Saturne
Ces trois planètes glissent lentement vers le sud à mesure que le jour arrive. Elles sont à saisir le plus tôt possible (en fonction de la hauteur de l’horizon local) vers le sud-est. Pour les conseils d’observation : lire « Vers le sud, au matin ».
Retrouvez nos autres conseils d’observation en ce début de printemps :
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le magazine Ciel & espace n°570, d’avril-mai 2020