Grâce aux vues satellites disponibles en ligne, certains archéologues repèrent leurs futurs sites de fouille sur Internet.
Voici une petite promenade virtuelle pour découvrir l'archéologie de bureau, à laquelle nous consacrons un article dans le numéro de mai de Ciel & Espace (en kiosque le 22 avril 2011)
Des sites archéologiques repérés grâce au web
L'archéologue Scott Madry a souvent survolé la Bourgogne à la recherche de sites enfouis. Mais la mise à disposition d'images satellites sur Google Earth, à partir de 2005, a révolutionné sa pratique. Finies les longues heures passées à attendre que le ciel s'éclaircisse afin de réaliser des photos aériennes.
Désormais, « je repère des sites intéressants depuis mon bureau aux États-Unis. Je les marque et j'envoie ces marques à mes collègues français, qui vont voir sur place. Quand j'ai débuté il y a 25 ans, je n'aurais pas osé rêver d'une telle simplicité ! »
Ruines romaines sous champs de blé
Ce pionnier de l'utilisation de Google Earth en archéologie partage avec nous quelques artefacts repérés en Bourgogne. Vous pouvez vous amuser à en chercher d'autres, mais attention : l'œil de l'archéologue reste indispensable pour distinguer une ruine médiévale ou une villa romaine d'un ouvrage agricole moderne !
Les voies romaines sont très communes en France. En voici un exemple, sous les champs, et traversée par une autoroute, près de Dijon :
Ci-dessous, des parcelles enfouies de champs celtes, dont on repère les limites sous un champ de céréales. Promenez-vous aussi aux alentours pour en voir d'autres :
Enfin, plus proche de nous dans le temps, voici ce que Scott Madry interprète comme une ferme médiévale fortifiée, enfouie avec ses douves :
Dans les sables du désert
L'Australien David Kennedy, lui, utilise Google Earth pour explorer des zones difficiles à survoler, voire interdites. Il a repéré près de 2000 sites archéologiques en Arabie Saoudite, comme cette étonnante structure :
Il s'agit probablement d'un piège à gibier, placé sur les couloirs de migration des grands mammifères, chassés dans cette zone à l'époque où elle était moins aride. D'autres exemples, plus simples :
Ou plus étonnant :
Plus à l'est, en Afghanistan, cette forteresse et son réservoir d'eau submergés par les sables attendent toujours la visite d'éventuels archéologues :
Si l'archéologie vous intéresse, notez que le site Géoportail de l’IGN vient de s'enrichir d'une couche archéologique, réalisée en partenariat avec l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
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