Tous les 53 jours, la sonde Juno passe à quelques milliers de kilomètres de la surface gazeuse de Jupiter. Et sa caméra Junocam en profite alors pour mitrailler l’atmosphère de la planète géante. Il en résulte des clichés d'une résolution sans précédent, qu’aucune sonde n’avait été en mesure de prendre auparavant.
Des nuages mis en relief par le Soleil rasant
Celui-ci a été obtenu le 2 février 2017 alors de Juno était à 14500 km des nuages joviens. On y reconnaît un ovale blanc, l’une de ces tempêtes gigantesques que les astronomes amateurs photographient depuis la Terre.
L’image, traitée par Bjorn Jonsson, a subi un renforcement des contrastes et des couleurs qui permet de voir les ombres de certains nuages. C’est le cas à l’intérieur de l’ovale, tout comme dans les perturbations qui s’en échappent, sur la droite de l’image. En effet, au moment où Juno a pris cette photo, le Soleil éclairait cette région de Jupiter de manière rasante, depuis la gauche de l’image.
La même photo en vraies couleurs apparaît bien plus brumeuses et correspond davantage à ce que verrait l’œil d’un astronaute en orbite autour de Jupiter.
Une orbite polaire mais elliptique
Juno n’est pas sur la bonne orbite. À cause d’un moteur qui a refusé de s’allumer, la sonde américaine tourne autour de Jupiter non pas en suivant une trajectoire circulaire mais en suivant une ellipse qui l’amène à se rapprocher de la planète seulement tous les 53 jours. Si cette panne est un coup dur pour les scientifiques – dont les mesures vont prendre plus de temps –, elle profite à tous les amoureux de belles images.
En effet, avec cette orbite excentrique, Junocam, qui sert à photographier la planète, est soumise moins longtemps à la grêle de particules accélérées qui sévit dans le champ magnétique de la planète géante. Cela devrait lui permettre de survivre plus longtemps que les quelques orbites initialement espérées… et de nous envoyer plus d’images comme celles du pôle Sud de Jupiter, jusque-là largement inconnu.
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