Lancée en 2016, la sonde de la Nasa Juno a vu sa mission étendue en 2021 pour étudier de plus près les satellites de Jupiter. Le survol de Io du 3 février 2024 est le plus rapproché jusqu’à présent avec celui de décembre 2023, la sonde est en effet passée à seulement 1500 km de la surface. Il en résulte des vues riches en détails.
Le relief de certains volcans est bien visible. On note aussi des zones sombres : il s’agit de lacs, mais il ne ferait pas bon s’y baigner puisqu’il s’agit d’une lave principalement constituée de soufre. À droite, on distingue le plus notable d’entre eux : Loki Patera. En général, la surface est solidifiée et forme l’équivalent d’une couche de glace sur un lac. Mais à la différence de la glace d’eau, cette croute finit par devenir plus lourde que le magma et s’effondre périodiquement sous son propre poids. L’activité du volcan est alors à son paroxysme.
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Les aurores boréales, dossier spécial du Ciel & espace 593
Ce volcanisme est une bizarrerie du Système solaire, car un corps de la taille de Io (3643 km de diamètre) devrait avoir refroidi depuis sa formation. C’est le cas de notre Lune, dont la taille est comparable. Mais en fait, la chaleur interne de Io est maintenue par les puissantes forces de marée engendrées par Jupiter. C’est donc un cas unique : c’est le gros satellite le plus proche de la plus grande planète du Système solaire. Sur la série d’images prises par Juno, l’une montre ces lacs bien plus clairs que précédemment ; cela est dû au Soleil, dont la clarté se reflète à leur surface.
Au jeu des effets de lumière, on peut noter également que le côté nocturne de Io est visible. Il est en fait éclairé par un clair de Jupiter. Ce phénomène est comparable à la lumière cendrée que l’on peut observer à l’œil nu sur notre propre satellite en début et en fin de lunaison.