C’est dorénavant acté. À cause de la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie, le rover d’ExoMars ne partira pas en 2022. Réuni à Paris les 16 et 17 mars 2022, le conseil de l’Agence spatiale européenne (ESA) a suspendu la mission européenne pour laquelle Roscosmos (agence spatiale russe) devait fournir la fusée Soyouz et la plateforme d’atterrissage Kazachok.
L’ESA étudie, sans les expliciter, les alternatives qui permettraient de mener à bien le voyage. Elle ne ferme pas encore complètement la porte de sa collaboration avec Roscosmos. Dans ce cas, le profil actuel de la mission pourrait être maintenu dans l’espoir d’accrocher la fenêtre de tir suivante, en novembre 2024. Sinon, trouver un autre partenaire ou développer des équipements 100% européens repousseraient le départ en 2026, voire début 2029.
« La Nasa a exprimé sa volonté de nous soutenir. Cette coopération est une option que nous étudions », a déclaré Josef Aschbacher, directeur général de l'ESA. L'agence spatiale américaine a collaboré au développement de MOMA, l'instrument scientifique le plus coûteux (150 millions de dollars) à bord du rover.
D’autres missions retardées
En marge de son annonce, l’ESA a confirmé que les satellites Galileo M10, Galileo M11, Euclid et EarthCare cherchaient dorénavant d’autres lanceurs que les fusées Soyouz à bord desquelles ils devaient partir. C’est aussi le cas du satellite militaire français CSO-3. La future fusée Ariane 6 est envisagée pour beaucoup, mais ces reprogrammations dépendront de ses performances lors de ses premiers vols. Côté station spatiale internationale, l’ESA a enfin déclaré que le programme scientifique se poursuivait normalement.