Il était une icône de l’exploration spatiale américaine. Pourtant, il n’était ni le premier homme à aller dans l’espace, ni même le premier Américain à s’aventurer hors de l’atmosphère. Mais il était celui grâce à qui les États-Unis avaient relevé la tête dans la course à l’espace.
Boucler plusieurs tours de la Terre
Quand il embarque dans la capsule Mercury Friendship 7, le 20 février 1962, John Glenn a pour objectif de décrire plusieurs orbites autour de la Terre. Cela, ni Alan Shepard ni Virgil Grissom n’avaient pu le faire, car la fusée Redstone qui propulsait leur propre capsule Mercury n’était pas assez puissante pour les envoyer sur orbite. Ils n’avaient fait que des incursions de 15 minutes dans l’espace avant de revenir sur Terre.
Or, avant eux, les Russes avaient réussi la première satellisation d’un humain dès le 12 avril 1961, avec Youri Gagarine à bord de Vostok 1. Et ils avaient récidivé au mois d’août de la même année avec le vol de Guerman Titov qui avait bouclé 17 orbites en un peu plus de 24 heures.
Un vol spatial à haut risque
Dix mois après Youri Gagarine, John Glenn a donc été le premier Américain à s’installer au sommet de la peu fiable fusée Atlas, pour, enfin, gagner l’orbite. Mais une fois dans l’espace, les contrôleurs de vols ont reçu l’information selon laquelle le bouclier thermique du vaisseau, destiné à le protéger de l’échauffement lors du retour dans l’atmosphère, était peut-être mal fixé.
La Nasa a donc demandé à John Glenn de ne pas larguer son système de propulsion avant le retour afin que les sangles de celui-ci maintiennent en place le bouclier thermique, au moins momentanément. Heureusement, la manœuvre a réussi et, après trois orbites et 4 h 55 de vol, la capsule Mercury a amerri sans dommage sous son parachute.
Un résumé du premier orbital de John Glenn
Une carrière politique
Le succès de la mission avait redonné espoir aux États-Unis, propulsant John Glenn sur une nouvelle orbite : celle d’un héros paradant à côté du président John Fitzgerald Kennedy. Ce statut sera vraisemblablement responsable du fait qu’il ne revolera pas, la Nasa ne voulant pas risquer sa vie dans une nouvelle mission risquée. En 1963, John Glenn quittera la Nasa et entamera une carrière politique qui le conduira à être élu sénateur de l’Ohio en 1974 pour le parti démocrate. Il conservera son siège jusqu’en 1999.
Celui qui était longtemps resté le doyen des astronautes (il avait effectué sa mission spatiale à l’âge de 40 ans) allait pourtant avoir droit à un second vol orbital. Le 29 octobre 1998, 36 ans après son vol dans Friendship 7, il prendra place à bord de la navette Discovery pour un séjour de presque neuf jours dans l’espace… à l’âge de 77 ans. Ce qui fera de lui sans conteste l’astronaute le plus âgé ! Sa mission consistera d’ailleurs à étudier les effets de l’apesanteur sur un organisme âgé.
John Glenn est mort à 95 ans dans la ville de Colombus (Ohio). Il était le dernier vivant des sept premiers astronautes sélectionnés en 1959 par la Nasa dans le cadre du programme Mercury (Alan Shepard, Gus Grissom, Wally Shirra, Scott Carpenter, Gordon Cooper, Deke Slayton et John Glenn).
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