Fin d’épopée pour Starliner. Scrutée par les caméras infrarouges des services d’État américains, la capsule habitable, mais inhabitée, de Boeing s’est posée en douceur le 6 septembre 2024 sur la base de White Sands, au Nouveau-Mexique. Elle a été freinée par ses trois parachutes, puis ses airbags se sont déployés pour amortir l’atterrissage, survenu à 22h01 locales (6h01 à Paris). Ce « touchdown » clôt une mission test qui a duré plus de trois mois. Elle devait initialement durer moins de dix jours.
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Propulseurs à la loupe
Six heures avant son atterrissage, Starliner s’est détachée de la station spatiale internationale (ISS), pour s’en éloigner par une série de manœuvres. Sur ses 28 moteurs RCS (pour Reaction Control System), les 27 sollicités ont fonctionné comme prévu. Le 6 juin 2024 lors de la phase d’amarrage, cinq d’entre eux s’étaient soudainement éteints. L’un d’eux (le 28e) n’est jamais redevenu opérationnel.
Sur son trajet retour, une propulsion longue de 58 secondes a permis à Starliner de freiner et de plonger vers la Terre. Pendant celle-ci, deux moteurs RCS ont présenté des signes de surchauffe, comme à l’aller, mais ils ont continué de fonctionner malgré tout. Une mise à jour d’un logiciel à bord avait été effectuée pour éviter qu’ils ne s’éteignent en réaction à une température trop élevée. Avant de quitter l’orbite, douze autres propulseurs indépendants ont été testés dans l’espace. Localisés sur l’habitacle de Starliner (et pas sur le module de service), tous n'auraient pas fonctionné normalement.
Trajet sans astronautes
La capsule a fait le voyage sans Butch Wilmore et Suni Williams qu’elle avait transportés à l’aller. Faute de certitudes quant au bon fonctionnement de ses propulseurs RCS, la Nasa avait décidé que ses deux astronautes resteraient à bord de l’ISS jusqu’en février 2025, pour revenir au sol dans une capsule Dragon de SpaceX.
Afin que Starliner reparte un jour dans l’espace, peut-être pour sa première mission commerciale Starliner-1 actuellement programmée à partir d’août 2025, l’entreprise Boeing devra trouver les solutions pour garantir la bonne tenue de sa capsule. Des fuites d’hélium ont également émaillé la mission, avant et pendant son vol. À ce stade, la programmation d’une nouvelle mission de démonstration demeure incertaine.