Il était 3 h 26 en France, ce 3 janvier 2019, quand la sonde chinoise Chang’e 4 a planté ses pattes métalliques sur le sol poudreux de la Lune, vraisemblablement dans le grand cratère Von Karman, situé sur la face cachée. Et le suspense aura été total jusqu’au dernier moment. Car, pour cette première spatiale, la Chine n’a proposé aucune retransmission en direct. Ce n’est qu’une fois que l’engin s’est posé sans encombre que plusieurs médias d’État chinois ont annoncé la nouvelle.
Une photo de la surface à décrypter
Une photo a été diffusée, montrant le paysage autour de l’engin, sans aucune précision. Nous ne pouvons donc que tenter de l'interpréter en tenant compte du fait que l'engin s'est bien posé à l'endroit voulu, par 177,6° de longitude est et 45,5° de latitude sud.
L’ombre de la rampe de descente du rover embarqué sur le module de descente, au premier plan, confirme que la photo a été prise après l’atterrissage. On peut aussi voir, à quelques mètres, un petit cratère érodé (peut-être quelques dizaines de mètres de diamètre) et, au loin, ce qui semble être une plaine assez plate, peut-être le fond du cratère Von Karman, qui était la cible annoncée de la mission.
Les montagnes visibles à l’horizon pourraient bien être le rempart intérieur du cratère. Cette visibilité assez dégagée suggère que la sonde s’est posée sur une hauteur. En effet, le paysage fait penser à celui photographié par les astronautes d’Apollo 16 depuis les flancs d’une montagne appelée Stone Mountain.
L’éclairage du Soleil n’est pas très rasant, ce qui indique que la sonde chinoise n’a pas atterri près du terminateur (la limite jour-nuit).
Une autre image montre l’un des pieds de Chang’e 4 incrusté dans le régolite lunaire, preuve de l’atterrissage impeccable.
Chang'e 4 avait décollé le 7 décembre 2018. Sa mission consiste notamment à libérer un rover qui doit arpenter les environs du site d'atterrissage.