Attendue depuis des mois, la comète Tsuchishan-Atlas devient enfin visible à l’œil nu dans le ciel du soir. Le week-end du 12-13 octobre 2024, elle s’est progressivement extirpée des lueurs du crépuscule. Son éclat permet de la débusquer aux jumelles dans un crépuscule encore clair, à l’heure où les premières étoiles s’allument dans le ciel.
À mesure que la nuit tombe, elle se rapproche de l’horizon, mais l’assombrissement du ciel permet de la distinguer à l’œil nu. Sa queue de poussière devient évidente un peu plus tard. Aux jumelles, le spectacle est grandiose avec un noyau doré bien lumineux et une queue encore plus évidente qu’à l’œil nu. Elle traverse tout le champ des jumelles.
Une queue de 10°
Cette photo du 13 octobre 2024 a été prise avec un objectif de 85 mm au bord de l’étang de Baye dans le Morvan. La queue de la comète s’étend sur 8 à 9°. Mais elle est complétée dans la direction opposée par une antiqueue plus faible, longue de quelques degrés. On a donc un objet dans le ciel large d’environ 10° en tout, malgré la présence de la Lune gibbeuse et des dernières lueurs du crépuscule.
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Dix degrés, c’est en ordre de grandeur la taille de votre poing tenu à bout de bras. Sous un bon ciel, l’intérêt en observation visuelle se compare sans peine à la comète Neowise vue en 2020. Sa magnitude de 2,5 est d’ailleurs voisine de celle de Neowise, lorsqu’elle était visible sous un ciel noir. On ne peut donc pas qualifier Tsuchinshan-Atlas de comète du siècle, mais elle reste une comète exceptionnelle telle qu’on en voit tous les 5 à 10 ans en moyenne dans un hémisphère donné.
Profitez de cette semaine !
Chaque jour qui passe, l’éclat de la comète diminue, mais elle est visible de plus en plus haut dans le ciel. Mieux, le week-end des 19-20 octobre, elle sera visible dans un ciel sans Lune en début de nuit autour de la magnitude 4 à 4,5. Elle sera alors plus fantomatique à l’œil nu, mais encore intéressantes aux jumelles. Et surtout, la fenêtre de ciel noir offrira une occasion aux astrophotographes de dévoiler l’étendue de sa queue, et pourquoi pas détecter la queue de gaz, que l’on ne voit pas sur cette photo du 13.
Pour préparer vos observations, consultez notre article consacré à la comète.
Dans les jours qui viennent, la queue devrait s’allonger, alors que l’antiqueue va faiblir peu à peu, pour s’estomper quasi totalement après le 18. Pour mieux comprendre l’évolution de la comète, référez-vous aux excellentes simulations réalisées par l'astrophotographe Nicolas Lefaudeux.
