Venetia Phair est une oubliée de l’histoire de l’astronomie. Pourtant, c’est elle qui, en 1930, a donné un nom au corps céleste qui allait devenir pendant trois quarts de siècle la neuvième planète du Système solaire : Pluton.
Le 30 avril 2009, Venetia Phair s’est éteinte à l’âge de 90 ans. En 1930, elle n’a que 11 ans. Cette jeune Anglaise réside alors chez son grand-père, libraire à la retraite, à Oxford. Au matin du 14 mars, ce dernier prend son petit-déjeuner en sa compagnie en lisant The Times. Il remarque un article au sujet de la découverte d’une nouvelle planète qui attend qu’on lui attribue un nom. Venetia propose alors à son grand-père le nom de Pluton. Le dieu du monde souterrain capable de se rendre invisible pouvait parfaitement convenir à cette planète discrète selon Venetia. De plus, cette figure majeure du panthéon romain n’avait encore pas été utilisée pour nommer un corps du Système solaire.
Impressionné et séduit par la pertinence de cette suggestion, son grand-père en fait part aux instances astronomiques. Le fait que les deux premières lettres correspondent aux initiales de Percival Lowell, fondateur de l’observatoire où a eu lieu la découverte, a certainement fait pencher la balance en faveur de ce choix. Par un hasard extraordinaire, un autre inventeur de noms pour des corps célestes fait partie de la famille : le grand-oncle de Venetia a baptisé Phobos et Deimos les satellites de Mars en 1878.
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