Kourou, Guyane – Il est 19 heures précises au Centre spatial guyanais lorsque la fusée Ariane 5 décolle pour la dernière fois de son histoire. Le 5 juillet 2023, avec le satellite Syracuse 4B et le satellite H2Sat à son bord, le lanceur européen a allumé son moteur Vulcain, tout en faisant rugir ses deux étages à poudre latéraux.
Installé à 5 km de distance au sud, sur le site d’observation de Toucan, un groupe de quelque 150 spectateurs a alors pu voir le crépuscule s’illuminer, tandis que la fusée s’arrachait de l’aire de lancement qui lui a été consacré pendant 27 ans de service. Une Ariane 5 « particulièrement brillante » selon les habitués, a alors incurvé sa trajectoire vers l’est et, tout en gagnant de l’altitude, s’est séparée de ses deux boosters.
Mission accomplie
À 19h25, soit 0h25 à l’heure de Paris, la station de télémesure de Malindi au Kenya a confirmé que le lanceur avait survolé l’Atlantique, puis la meilleure partie du continent africain, tout en conservant une trajectoire nominale. Cinq minutes plus tard, Ariane 5 s’est séparé de son premier passager, juché à son sommet. Une fois Heinrich Hertz (ou « H2Sat ») déposé sur sa trajectoire orbitale, les spectateurs ont fait retentir une première salve d’applaudissements.
Trois minutes plus tard, sur les écrans retransmettant les activités du centre de contrôle à 10 km de là, on recevait alors l’information que le satellite militaire français avait été libéré à son tour, en direction de l’orbite géostationnaire. Par ce 117e vol, immatriculé VA261, Ariane 5 a propulsé un total de 238 satellites dans l’espace. Le lanceur lourd, réputé pour sa grande fiabilité, a réussi sa sortie dans l’attente de son successeur Ariane 6.