Il était 21 h 40, en France, ce 18 mars 2021, quand les quatre moteurs RS-25 de la première fusée SLS (Space Launch System) se sont allumés pour donner leur pleine puissance. Fixé sur le banc d'essai B-2 du centre Stennis de la Nasa, dans le Mississippi, l’étage principal du lanceur lourd américain a fonctionné pendant 8 minutes et 15 secondes, comme prévu, créant un immense nuage blanc dans un ciel parfaitement bleu.
L'image est impressionnante. On note même qu’une partie du nuage retombe en pluie (partie grise) à mesure que la vapeur d'eau dégagée par la combustion de l’hydrogène et de l'oxygène liquides se condense. Elle est surtout rassurante pour l'agence spatiale américaine. En effet, cet essai grandeur nature nature avait été tenté une première fois le 16 janvier 2021 et avait été interrompu prématurément. Les données collectées par les ingénieurs n’avaient pas été suffisantes pour risquer un lancement. La Nasa avait donc décidé d’un nouvel essai. Celui-ci, initialement programmé fin février 2021, avait dû être repoussé en raison d'un problème technique mineur. Cette fois, le test est allé à son terme et s’est visiblement déroulé sans problème.
La première fusée SLS va donc pouvoir être acheminée au centre spatial Kennedy, en Floride, dès le mois prochain. Elle rejoindra dans le Vehicle Assembly Building (VAB) ses deux immenses propulseurs à poudre dérivés de ceux de la navette spatiale. Objectif : un lancement avant la fin de 2021. Si pour l'instant la Nasa vise toujours cette date, un retard jusqu'à début 2022 n'est pas à exclure. Malgré tout, la réussite de cet essai appelé “Green run test” constitue une étape majeure pour le SLS. Au terme de plusieurs années de retard et de dépassements budgétaires importants, l’horizon semble enfin se dégager un peu pour ce lanceur dont chaque mission pourrait coûter jusqu'à 2 milliards de dollars.