La galaxie du Sombrero se découvre sous l’œil du JWST

Crédit : NASA, ESA, CSA, STScI
La galaxie voisine M 104, surnommée le Sombrero, a été photographiée à l’aide du télescope spatial James Webb. La sensibilité aux rayons infrarouges du JWST en offre une image inédite avec un niveau de détails sans précédent.

La galaxie du Sombrero a beau s’éloigner de nous à la vitesse de 1000 km/s, elle n’a pas pu échapper à l’œil acéré du télescope spatial James Webb (JWST). Le réflecteur de 6,5 m de diamètre a été utilisé par les astronomes pour photographier dans l’infrarouge cette galaxie à la forme à la fois si évocatrice et mystérieuse. En effet, sous son allure de chapeau mexicain, M 104 a longtemps caché sa vraie nature. S’agissait-il d’une galaxie spirale ou d’une elliptique ? Certes, depuis 2005 et les observations du télescope spatial infrarouge Spitzer, la réponse ne fait plus de doute : c’est bien une elliptique. Ce qui simulait l’existence de bras spiraux était en fait un anneau de gaz et de poussière.

La galaxie M 104, vue par un autre télescope spatial infrarouge : Spitzer. Celui-ci n’avait qu’un miroir de 85 cm de diamètre. L'image date de 2005. © Nasa/JPL-Caltech/R. Kennicutt 

Cet anneau que le télescope Spitzer avait mis en évidence, le JWST le détaille aujourd’hui. Il est le lieu d’un épisode de formation d’étoiles mais plutôt « mou » : moins de 1 masse solaire par an… Il résulte peut-être de la collision de M 104 avec une petite galaxie. En effet, cet anneau est légèrement tordu, ce qui est visible à ses deux extrémités.

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La galaxie du Sombrero, déjà photographiée par le télescope spatial Hubble, se situe à 31 millions d’années-lumière. Ce qui en fait une de nos plus proches voisines. C’est aussi pour cela que le JWST révèle de nombreux détails dans son anneau de formation stellaire. En superposant cette image avec celle du télescope Hubble, on peut constater que les structures brillantes en infrarouge sont obscures en lumière visible.

M 104 constitue une sorte de « monument historique » parmi les galaxies, car c’est la première, dès 1913, dont on a mesuré la vitesse de fuite (lire à ce sujet l’article « M 104, un Sombrero qui tire sa révérence », dans Ciel & Espace n°594, p. 84). La découverte ultérieure que toutes les galaxies situées à une certaine distance fuient la nôtre a conduit à une autre découverte encore plus importante : l’expansion de l’Univers.

 

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