La galaxie UGC 2885 photographiée par le télescope Hubble bientôt trentenaire

UGC 2885 photographiée par Hubble © NASA/ESA/B. Holwerda (University of Louisville)
Pour bien entrer dans l’année de ses 30 ans, le télescope spatial Hubble nous offre cette sublime vue de la galaxie spirale UGC 2885. Un sujet aussi esthétique que scientifique.

Si notre Voie lactée était Marseille, UGC 2885 équivaudrait à une mégalopole comme Tokyo. Située dans la constellation de Persée, cette immense galaxie spirale abrite mille milliards d’étoiles. Bien que lointaine (232 millions d’années-lumière), sa grande taille la rend accessible aux télescopes, qui bénéficient alors d’une vue sublime : par la tranche, légèrement de dessus. Le télescope spatial Hubble en a tiré ce magnifique portrait, dévoilé le 5 janvier 2020. De quoi commencer en beauté l’année. Une date anniversaire pour Hubble puisque dans quatre mois, cela fera exactement 30 ans qu’il séjourne dans l’espace !

Une spirale trop grosse

Présentée lors de l’assemblée de la Société américaine d’astronomie, du 4 au 8 janvier à Honolulu (Hawaï), cette photo n’a pas qu’une visée esthétique. Elle est un objet d’étude scientifique. Celui de Benne Howelda (université de Louisville, Kentucky) qui cherche à comprendre comment la structure en spirale a pu devenir si grande. En effet, sa forme parfaite suggère qu’UGC 2885 a vécu un passé assez tranquille, exempt de collisions avec d’autres galaxies. Or, il est difficile de devenir aussi volumineuse sans apport extérieur de matière, autre que le simple gaz qui subsiste entre les galaxies. Compter les amas d’étoiles dans la périphérie d’UGC 2885 permettra d’élucider la question. S’ils sont nombreux, cela suggérera que de nombreuses petites galaxies ont été avalées.

Pour l’occasion, Benne Howleda a décidé de surnommer UGC 2885 galaxie de Rubin. Un nouvel hommage à l’astronome Vera Rubin, dont l’observatoire qui accueille le grand télescope LSST (Large Sky Survey Telescope) porte désormais le nom.

30 ans dans l’espace

Quant au télescope Hubble, il est encore capable de prouesses technologiques. Lui qui embauchait pourtant il y a bientôt 30 ans : le 24 avril 1990. Réparé à cinq reprises par les astronautes voyageant à bord de la navette spatiale américaine, entre 1993 et 2009, ses batteries fonctionnent encore. Ainsi que ses « gyros » (pour gyroscope rotation sensors), systèmes nécessaires pour viser correctement les astres.

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