La mémoire des météorites est dans l’eau

Les astéroïdes qui ont percuté la Terre peuvent être retrouvés grâce aux éléments qu'ils ont dispersé dans les océans. Crédit : S. Numazawa/APB/C&E

Une nouvelle méthode d’évaluation de la taille et de la fréquence des météorites vient d’être mise au point par une équipe de géologues menée par François Paquay, de l’Université de Hawaï, et publiée dans la revue Science. Elle est basée sur un élément chimique rare, l’osmium, contenu dans les bolides qui percutent la Terre. Lors d’un impact dans l’océan, une météorite se désintègre et disperse différents éléments chimiques, dont l’osmium. Peu abondant en temps normal, il se dépose sur le fond marin et va rejoindre les sédiments. Les chercheurs peuvent alors repérer les zones où il s’est accumulé. François Paquay et son équipe ont analysé plus de 130 échantillons prélevés sur deux sites : l’un au large de l’Afrique du Sud, et l’autre, au milieu du Pacifique. Ils ont pu mesurer le rapport isotopique de l’osmium au cours de l’éocène, période du début de l'ère tertiaire marquée par de nombreuses collisions. Une bonne relation entre leur modèle et les données apportées par les sédiments leur permet de valider cette méthode qui peut servir à mesurer la taille d’une météorite. Les géologues l’ont testée sur un impact bien connu : celui qui aurait précipité la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années. Leurs calculs aboutissent à un diamètre de l’ordre de 4 à 6 km, qui correspond bien à la taille du cratère retrouvé dans le Yucatán, au Mexique. Grâce à ces travaux, des chutes de météorites jusque-là non répertoriées pourront être identifiées et la fréquence des impacts précisée.

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