La photo est savamment étudiée. Car elle rappelle la présentation des sept astronautes du programme Mercury, en avril 1959. Alignés sur un podium, les neuf prochains pilotes des nouveaux vaisseaux spatiaux américains tendent le pouce en l’air, en signe de victoire. Et sans doute plus pour redonner confiance en l’avenir à une administration américaine qui, depuis 2011 (date du dernier vol d’une navette spatiale), supporte de plus en plus difficilement de dépendre des vaisseaux russes Soyouz pour envoyer ses équipages dans la Station spatiale internationale.
Ce 3 août 2018, au centre spatial Johnson, au Texas, la Nasa a donc révélé ses nouveaux héros, sept hommes et deux femmes constituant un mélange d’astronautes expérimentés (six ont déjà été dans l’espace) et de nouvelles recrues (trois n’ont encore jamais volé).
Deux vaisseaux privés
Ces neuf astronautes participeront aux premiers vols habités de la capsule Dragon, développée par la société privée Space X, et de la capsule CST 100 Starliner, mise au point par Boeing. Chacune de ces capsules aura la capacité d’emporter quatre astronautes vers l’orbite basse terrestre. Malgré plusieurs retards, les deux vaisseaux devraient effectuer leurs premières missions d’essai en 2019. Dragon devrait s’élancer mi-avril et Starliner en juin ou juillet. Chacune emportera un équipage de deux astronautes. Si les vols se déroulent bien, les vols suivants devraient être « commerciaux », autrement dit, des vols de desserte de la Station spatiale internationale, avec quatre membres d’équipage à bord.
Les derniers seront les premiers
L’administrateur de la Nasa n’a pas manqué de souligner devant un parterre de membres du Congrès et de l’industrie aérospatiale : « Pour la première fois depuis 2011, nous sommes sur le point de lancer des astronautes américains dans des fusées américaines, depuis le sol américain ». Comme pour jouer du symbole jusqu’au bout, chacune des capsules emportera pour son vol d’essai un astronaute qui a participé au dernier vol d’une navette spatiale (c’était Atlantis), en juillet 2011. Les derniers à avoir rejoint l’espace depuis le sol américain seront donc les premiers à repartir depuis ce même sol.
Dragon en pole position
Le vol d’essai de la première capsule Dragon habitée est annoncé pour mi-avril 2019. Lancé par une fusée Falcon 9, le vaisseau serai piloté par deux vétérans : Robert Benheck, 48 ans (deux missions spatiales et six sorties en scaphandre) et Douglas G. Hurley, 51 ans (deux missions, dont la dernière d’une navette, STS 135, à bord d’Atlantis).
Starliner attendra vraisemblablement juin 2019 pour s’élancer avec à son bord trois astronautes : Eric Boe, 54 ans (deux missions spatiales), Christopher Ferguson, 57 ans (trois missions spatiales dont la dernière navette en 2011, qu’il commandait) et Nicole Aunapu Mann, 41 ans (premier vol).
Deux équipages à compléter
Pour les deux vols suivants, on sait déjà que Dragon emportera Victor Glover (premier vol) et Michael Hopkins (deuxième vol) et que Starliner sera piloté par Josh Cassada (premier vol) et Sunita Williams (l’une des astronautes les plus expérimentées au monde, avec 322 jours passés en orbite au cours de deux missions et pas moins de sept sorties dans l’espace en scaphandre).
Toutefois, si les deux premiers vols se sont bien déroulés et que les deux vaisseaux sont déclarés bons pour le service, ces équipages seront chacun complétés par deux autres astronautes qui partiront en mission à bord de l’ISS.
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