Les plans de la Nasa pour retourner sur la Lune se précisent. Le 23 mai 2019, l’agence américaine a dévoilé le nom de son premier sous-traitant pour construire la Lunar Gateway, cette station postée en orbite lunaire devant servir de relais pour atteindre la surface. Elle a aussi révélé le calendrier complet de son programme désormais baptisé Artémis, et visant à renvoyer des astronautes (dont une femme) sur la Lune d’ici 2024.
Maxar Technologies sous-traitant pour Artémis
C’est Maxar Technologies, une entreprise américaine du new space basée dans le Colorado, qui a été désignée par Jim Bridenstine, l’administrateur de la Nasa, pour construire et placer sur orbite le premier segment de la Lunar Gateway. Sur son site web, la société indique qu’il s’agit pour le moment d’une “phase de test” durant laquelle elle doit faire la preuve “des bonnes capacités de son segment (en termes de contrôle d’attitude, de puissance électrique, d’amarrage…)” et pour laquelle elle est secondée par deux autres entreprises du secteur : Blue Origin (qui propose par ailleurs de construire un module lunaire) et Draper. Lancement prévu de ce segment, première véritable pierre du programme Artémis : “fin 2022”.
Retour des astronautes en 2024, base lunaire en 2028
En plus du choix des contractants, la Nasa avance sur le calendrier. Deux mois après l’engagement pris par le vice-président Mike Pence d’envoyer des astronautes sur la Lune avant la fin de 2024, l’agence a déjà établi un rétroplanning. Jusqu’à l’installation d’un embryon de base lunaire en 2028, de nombreux vols assurés par la Nasa ou ses partenaires privés sont prévus. Avec ce planning, l’agence répond point par point aux attentes du gouvernement américain : un retour urgent sur la Lune, une base lunaire, un mélange de sous-traitants nouveaux et anciens.
Ce document interne de la Nasa est un calendrier préliminaire du programme Artémis. L’arrivée de la première mission habitée (Human Lunar Landing) est prévue pour 2024 et l’embryon de base lunaire, pour 2028 (Lunar surface Asset Deployment). Entre ces étapes phares, huit vols du lanceur lourd SLS (Space Launch System) et de nombreux vols via des partenaires privés (CLV, Crew launch Vehicule) sont prévus. Chaque année, ces mêmes partenaires privés seront amenés à accomplir des missions de service (CLPS, ou Commercial Lunar Payload Services) pour le compte de la Nasa (acheminer du matériel scientifique sur la Lune, par exemple).
Première femme à poser le pied sur la Lune
Le 13 mai via un tweet, Donald Trump avait annoncé que la Nasa pourrait disposer d’une rallonge de 1,6 milliard de dollars pour l’année fiscale 2020 (qui passerait alors de 21 à 22,6 milliards de dollars) afin d’atteindre l’objectif de renvoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2024. Le lendemain, Jim Bridenstine avait annoncé que l’équipage de cette mission historique (Artémis 3 selon le calendrier) intégrerait une femme.
De nombreux obstacles encore à franchir
Mais avant que celle-ci puisse dire “It’s a giant step for a woman…”, de nombreux obstacles doivent être franchis : Boeing, l’avionneur sous-traitant de la Nasa pour la construction de l’étage principal de son lanceur lourd, accumule les retards. Par ailleurs, la rallonge budgétaire n’a pas encore été approuvée par le Congrès que déjà certains observateurs la jugent très insuffisante, estimant qu’Artémis coûterait probablement entre 6 et 8 milliards de dollars par an, en plus du budget alloué de 20 milliards.