Désormais, rien ne semble s’opposer au décollage d’Artemis 1. Le 22 août, au centre spatial Kennedy, les responsables de la Nasa ont annoncé, après une revue exhaustive d’aptitude au vol, que la fusée géante SLS (Space Launch System) doit bien s’élancer vers la Lune le lundi 29 août à 8h33 heure locale, soit 14h33 heure de Paris. Pour cette première mission du programme américain Artemis, qui vise à renvoyer des humains sur la Lune avant la fin de la décennie, le lanceur lourd embarque dans sa coiffe la capsule Orion. Il décollera du pas de tir 39B, d’où était partie la mission Apollo 10.
Le premier lancement du SLS, coup de feu du programme Artemis, sera diffusé en direct dès 13h30 sur la page Facebook et les chaînes Twitch et YouTube de Ciel&Espace par nos deux envoyés spéciaux au centre spatial Kennedy, en Floride.
Pousser les limites d'Orion
Cette mission inhabitée Artemis 1 fera office de test en conditions réelles et “ne sera pas sans risque”, comme l’ont souligné les experts lors de la conférence de presse.
“L’objectif principal de ce vol d’essai est de tester le bouclier thermique et de vérifier son comportement aux vitesses atteintes lors de la rentrée atmosphérique”, a expliqué Bob Cabana, ancien astronaute et aujourd’hui administrateur associé de la Nasa. La résistance du bouclier a pu être contrôlée jusqu’à des vitesses de 32 000 km/h, mais pas aux 40 000 km/h qu’implique un retour sur Terre depuis la Lune.
Plus d’un mois dans l'espace
Par ailleurs, puisqu’Artemis 1 doit permettre d’évaluer si un vol avec un équipage est possible (Artemis 2, en 2024), la Nasa compte pousser la capsule dans ses retranchements, bien au-delà de ces capacités théoriques. “Durant cette mission, nous volerons dans des conditions pour lesquelles nous ne volerions pas s’il y avait un équipage”, a précisé Mike Sarafin, manager de la mission Artemis.
La mission Artemis 1 durera 42 jours, soit deux fois ce pour quoi Orion a été conçu et le module de service européen a été certifié. Comme l’a expliqué Bob Cabana : “Partir pour 42 jours entraîne plus de contraintes sur les systèmes, notamment car ils sont exposés plus longtemps aux radiations et aux chocs avec des micrométéorites.”
À la une du Ciel & espace n°584 : les meilleurs coins où observer le ciel
Disponible sur notre boutique web et en kiosques (où nous trouver ?)
Encore du travail à faire
Depuis que le SLS a rejoint son pas de tir, les équipes ont travaillé d’arrache-pied pour que tout soit prêt le jour J. “Nous avons été très occupés ces derniers jours à valider les connexions électriques entre la fusée et la plateforme de lancement”, indique Charlie Blackwell-Thompson, directrice du lancement d’Artemis 1. Mais du travail reste encore à faire.
Parmi les tâches les plus simples, il faut encore charger les propulseurs en carburant, ou installer la peluche de Snoopy qui servira d’indicateur visuel pour déterminer si l’apesanteur a été atteinte. Plus critique, en revanche, est le test qui doit permettre de savoir si la fuite d’hydrogène détectée en juin 2022 a pu être colmatée ou non. Ce test ne pourra être effectué qu’au moment du lancement.
À découvrir également sur notre site :
-
Les moments forts d’Apollo 8, racontés par Philippe Henarejos
-
Missions Apollo : Un complot ne meurt jamais !
-
Apollo 13 : les vraies raisons du naufrage spatial
-
Vidéo : la mission Apollo 16 racontée par l’astronaute Charlie Duke
-
Le module lunaire d’Apollo 10 est toujours dans l’espace, un astronome est sur sa piste