Le programme Vega d’Arianespace reprend quelques couleurs. Dans la nuit du 8 octobre 2023, à 22h36 locales (1h36 en France métropolitaine), le vol VV23 a décollé depuis le Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou. L’avant-dernier exemplaire du lanceur léger européen, moins puissant que son successeur Vega-C, a pris la direction nord dans le but de placer douze satellites sur une orbite héliosynchrone. Passé les allumages et séparations successifs de ses trois étages, la fusée Vega a déclenché son 4e moteur, celui de l’Avum (Attitude Vernier Upper Module) à T + 8 min, pour poursuivre son ascension. Un demi-tour de globe plus loin, elle a libéré Theos-2 et Triton, à 612 km d’altitude au-dessus de l’Australie occidentale. Le premier satellite fournira des données terrestres au ministère de l’Agriculture thaïlandais. Le second est propriété de l’Agence spatiale taïwanaise.
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Exoplanètes : ce que révèlera leur atmosphère
De retour au-dessus des Caraïbes 50 minutes plus tard, dix petits satellites secondaires ont été mis à poste à 570 km d’altitude. Pour deux d’entre eux, l’Agence spatiale européenne (ESA) a déclaré lundi matin attendre la confirmation de leur séparation de l’étage supérieur de Vega. Ce dernier a freiné afin de revenir se consumer dans l’atmosphère.
Retour en vol
Initialement prévu le 6 octobre 2023, le décollage de la fusée Vega avait été interrompu dans les dernières minutes du compte à rebours pour une anomalie en provenance des installations de lancement. En identifier la cause a occupé les équipes du CSG et de l’entreprise italienne AVIO, maître d’œuvre de la fusée, toute la journée du lendemain. Cette mission VV23 est la première depuis l’échec qui a touché le lanceur Vega-C (vol VV22) en décembre 2022. Dans sa version plus puissante, la fusée européenne ne revolera pas avant octobre 2024. La faute à son deuxième étage, le Zefiro-40, absent de Vega, et dont la conception de la tuyère doit être revue par AVIO. La mission de la dernière fusée Vega est annoncée par l’ESA au deuxième trimestre 2024.
Décollage espagnol
Dans l’attente d’Ariane 6 et de Vega-C, cela implique que le vol d’hier était le troisième et dernier lancement orbital d’une fusée européenne en 2023. Une cadence qui pourrait croître dans les prochaines années avec l’arrivée sur le marché de petits lanceurs privés européens. Le 7 octobre 2023 en Espagne, l’un d’eux s’est hissé à 46 km d’altitude depuis la côte andalouse, à 30 km de la ville de Huelva. Un vol inaugural qualifié de succès par PLD Space, qui développe ce lanceur suborbital, baptisé MIURA 1, depuis douze ans. À partir de 2025, la société espagnole déclare vouloir mettre sur orbite MIURA 5, une version plus puissante de sa fusée qu’elle souhaite tirer… depuis Kourou. À cet effet, comme pour les sociétés allemandes Isar Aerospace et RFA, un accord de principe a été signé avec le Centre spatial guyanais du Cnes.