Mise à jour le 30 juillet 2021 à 10h : Suite aux dysfonctionnement du module russe Nauka, peu après son amarrage à l'ISS le 29 juillet après-midi, des inspections de la station sont en cours. En conséquence, le départ de la capsule Starliner a été repoussé, au plus tôt, à la 2ème date prévue: le 3 août 2021 à 17h20 (heure de Paris).

Starliner deuxième version est sortie du hangar. Montée au sommet d’une fusée Atlas 5 construite par la coentreprise ULA (United Launch Alliance, regroupant Boeing et Lockheed Martin), la capsule conçue par Boeing est apparue hors du bâtiment d’assemblage de son lanceur le 29 juillet 2021, à 16h (heure de Paris). Au bout d’une ligne droite de 4 kilomètres, parcouru à quelque 2 km/h, le vaisseau a rejoint le pas de tir du complexe 41, au centre spatial Kennedy en Floride. C’est de là qu’il doit être tiré demain, le 30 juillet à 18h53.

Séance de rattrapage

Prévue pour transporter 7 passagers, la capsule ne sera néanmoins habitée que d’un mannequin de test, baptisé Rosie The Rocketeer. Il s’agit pour Boeing d’un second vol de démonstration, immatriculé OFT-2, pour Orbital Flight Test 2. L’objectif : démontrer l’aptitude de son vaisseau à transporter des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), s’y amarrer, puis à revenir sur Terre en toute sécurité. Une séquence pour laquelle Boeing avait échoué, en décembre 2019, laissant SpaceX seule société privée à se montrer capable de transporter des astronautes. Et à le faire dans les mois qui ont suivis, à bord de sa capsule Crew Dragon.

Si Starliner part en temps et en heure, le vaisseau ralliera l’ISS en moins de 24h. Il s’y fixera le 31 juillet à 21h06, pour y séjourner jusqu’au 5 août. A cette date, il redescendra vers la Terre pour y atterrir sous parachutes, sur la terre ferme, ce qui la distingue de son homologue Crew Dragon, conçue pour amerrir. Pour ce vol test, la capsule transporte vers l’ISS un total de 215 kg de cargo. Elle doit en rapporter 260 kg sur Terre, parmi lesquels 3 instruments scientifiques utilisés à bord pour des expériences de biologie cellulaire et mécanique des fluides.

Météo favorable à 50%

A 24h du départ de la mission OFT-2, les chances de procéder au décollage sont de 50%, compte tenu d’une météo hasardeuse. Dans l’atmosphère chaude et humide de Floride, les orages sont fréquents en juillet et août, imposant aux équipes sur place de composer avec d’éventuels reports. Si tel est le cas, la prochaine tentative sera repoussée au 3 août à 17h20. Une date antérieure n’est pas possible compte tenu d’activités qualifiées de “classifiées” pendant le week-end, au complexe de lancement de Cap canaveral. En outre, la vitesse à laquelle tourne l’ISS autour de la Terre impose aux tirs dans sa direction de s’effectuer à des heures bien précises, empêchant d’attendre quelques minutes que passe le mauvais temps.

2 vaisseaux privés américains

Si Boeing parvient à démontrer la fiabilité de son vaisseau, la Nasa disposera de 2 vaisseaux privés pour convoyer des astronautes vers l’ISS. Une redondance précieuse selon les mots de Bill Nelson, administrateur de l’agence spatiale américaine, en conférence de presse le 29 juillet 2021, qui envisage “une extension prochaine par le Congrès, du programme ISS jusqu’en 2030”. Ensuite le laboratoire orbital deviendra “une station commerciale” vers laquelle des sociétés privées seront capables d’aller et venir en autonomie, pendant que la Nasa consacre ses ressources à la Lune ou à d’autres formes d’exploration. Météo à part, Bill Nelson a déclaré avoir une "confiance énorme" dans la réussite du vol de Boeing.