S'agit-il toujours des Piliers de la Création, ou des Fantômes de la Destruction ? Les choix des couleurs n'y est bien sûr pas étranger, mais dans ce nouveau portrait du coeur de la nébuleuse de l'Aigle (Messier 16), on a peine à retrouver les scintillants Piliers de la Création immortalisés récemment par le James Webb Space Telescope. Il a pourtant été, lui aussi, réalisé par le Webb. Mais cette fois, c'est l'instrument MIRI qui a capté le rayonnement de la région de formation d'étoiles.
Des milliers d'étoiles invisibles
Aux longueurs d'ondes auxquelles il est sensible (5,6 à 25,5 microns), les étoiles n'émettent pratiquement pas de lumière. Quoique présentes par milliers, elles sont donc ici invisibles, laissant toute la place à la poussière et au gaz interstellaire (les zones les plus denses étant aussi les plus sombres). Seules quelques très jeunes étoiles encore enveloppées de leur cocon de gaz et de poussières sont visibles sur les bordures des Piliers (en rouge vif). Les astres bleutés sont des étoiles qui se sont presque entièrement débarrassé de ces langes.
Cette vue des Piliers de la Création, à 6500 années-lumière de distance, est la plus nette jamais réalisée à ces longueurs d'onde. La vue à haute résolution est téléchargeable à cette adresse. Il est à noter que les Piliers de la Création ont parfois été baptisés "Piliers de la Destruction". Ils doivent en effet leur forme à une importante érosion provoquée par leur bombardement continu par les photons ultraviolets de jeunes étoiles massives (hors-champ). Ils sont ainsi appelés à rapidement disparaître...