Il était 11 h 18 en Floride quand le speaker officiel de la Nasa, Derrol Nail, a annoncé ce qui semblait inévitable depuis de longues minutes : l'annulation du lancement d'Artemis 1. Depuis le début de la procédure de remplissage du réservoir d'hydrogène de l'étage principal de la fusée, plus de six heures avant l'heure prévue du lancement, une fuite a ralenti les opérations. Elle les a même arrêtées, le temps d'évaluer la situation. Même si le flux d'hydrogène a été maintenu à faible vitesse et que le réservoir a été rempli jusqu'à 11%, les ingénieurs de la mission n'ont jamais pu passer en flux rapide, nécessaire pour obtenir le plein à temps pour le lancement.
La fuite d'hydrogène s'est déclarée au niveau d'un joint de déconnexion rapide, qui sert d'interface entre le tuyau d'alimentation et la fusée. La Nasa a d'abord essayé de réchauffer puis de repressuriser avec de l'hélium pour que cela resserre le joint. Mais cela n'a pas marché. Il était à ce stade impossible d'intervenir directement sur le lanceur pour y effectuer une réparation mécanique. N'ayant pas d'autre solution pour mettre un terme au problème, Charlie Blackwell-Thompson a dû finalement décider l'annulation du lancement.
L'hydrogène liquide, refroidi à -253°C, est très difficile d'utilisation. Les fuites sont en réalité très infimes mais l'hydrogène, très volatil, s'y engouffre facilement. Ce genre de problème a été fréquent sur les navettes spatiales qui utilisaient exactement la même technologie. Et cela a été la cause de nombreux reports de lancement.
La prochaine opportunité de lancement d'Artemis 1 s'ouvre en théorie lundi 5 septembre, en fin d'après-midi (en soirée en France). Elle durerait 1 h 30 (au lieu de 2 h pour les deux précédentes). Mais la Nasa sera-t-elle prête à temps ? Si ce n'est pas le cas, il reste une opportunité de 30 minutes mardi... Mais il se murmure de plus en plus que la SLS va devoir revenir au VAB (Vehicle Assembly Building), ce qui repousserait toute nouvelle tentative au 17 octobre 2022.