Le lanceur Vega réussit son dernier envol et place Sentinel-2C sur orbite

Dernier décollage de Vega. Crédits : ESA–S. Corvaja
Dans la nuit du 4 au 5 septembre 2024, la dernière des fusées européennes Vega s’est envolée depuis le Centre spatial guyanais. Après avoir libéré le satellite d’observation terrestre Sentinel-2C, elle passe la main à Vega-C, version améliorée du lanceur.

« Top! Allumage P80. Décollage ». Il était précisément 22h50 à Kourou le 4 septembre 2024 lorsque le premier étage à poudre de Vega s’est embrasé pour pousser le petit lanceur en direction de l’espace. Près de 15 minutes plus tard, les équipes du Centre spatial guyanais ont reçu la confirmation que le satellite Sentinel-2C avait correctement été placé sur orbite, signifiant que le dernier exemplaire de la fusée européenne Vega venait de réussir sa mission.

La relève des Sentinel

Sentinel-2C est un satellite d’observation de la Terre construit par Airbus Defence and Space, et dont les opérations dans l’espace sont gérées par l’ESA, depuis Darmstadt en Allemagne. Destiné à tourner sur orbite polaire à 786 km d’altitude, il vient prendre la relève de Sentinel-2A lancé en 2015, pour l’instant toujours fonctionnel mais bientôt remplacé. De la même manière, Sentinel-2D succèdera à Sentinel-2B, lancé en 2017. Les satellites Sentinel œuvrent pour le programme Copernicus de l’Union européenne, dont les données peuvent être consultées et téléchargées en ligne.

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Ciel & espace 596 et hors-série Comètes, été 2024. © Ciel & espace

« Je n’ai aucun commentaire à faire »

Ce dernier départ de Vega signifie que son constructeur, l’entreprise italienne Avio, est parvenu à s’adapter à une déconvenue survenue en 2023. Pendant la fabrication du lanceur, deux réservoirs avaient été perdus, puis retrouvés détruits dans une décharge. Comme l’explique aujourd’hui le média European Spaceflight, qui avait révélé l’affaire, les équipes ont contourné le problème en allant emprunter des pièces d’un étage supérieur, appelé AVUM+, sur un futur exemplaire de Vega-C. Le recours à ses équipements, jugés suffisamment similaires, n’a pas demandé de nouvelle étape de qualification du matériel. Mais la solution façon Frankenstein a valu au lanceur le surnom de « FrankenVega ».

Interrogé lors d’un point presse le 28 août 2024, Stéphane Israël, le président d’Arianespace, a manqué de transparence en réponse à la question de notre confrère Daniel Chrétien qui l’interrogeait sur la solution adoptée. « Je n’ai aucun commentaire à faire sur ce dont vous avez eu vent. Et les vents sont favorables pour ce lanceur Vega. »

Place à Vega-C

Vega-C doit maintenant prendre la suite de Vega. Légèrement plus puissant, le lanceur amélioré a déjà volé en 2022. Il doit faire son retour en vol avant la fin de l’année 2024, près de deux ans après son échec de décembre 2022.

L'éruption du mont Etna observée le 4 août 2024 par les satellites Sentinel-2. © ESA

 

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