Cinq planètes du Système solaire sont facilement observables à l’œil nu, et nous avons la chance ces jours-ci de pouvoir admirer les quatre plus notables simultanément à l’aube. Il ne manque que Mercure, la plus fugace.

Jupiter, Vénus, Mars et Saturne en ligne

Jupiter, Vénus, Mars et Saturne s’étirent sur 30°, c’est un peu plus large que la taille apparente de votre main vue à bout de bras. Ce tableau est visible vers l’est-sud-est, et il reste très proche de l’horizon. Il faut donc trouver un site d’observation dégagé : pas d’arbres, pas d’immeubles, pas de collines. Un bord de mer (par exemple, sur la Méditerranée et dans le Cotentin) est idéal. Sinon, un point culminant montagneux ou urbain fera l’affaire.

Saturne est la première à se lever vers 5 h dans un ciel noir. Sa magnitude de 0,9 la rend facile à localiser car elle croise actuellement dans la région du Capricorne, pauvre en étoiles brillantes. Moins d’une demi-heure plus tard, Mars lui emboîte le pas. Son éclat est comparable à celui de Saturne, mais elle se distingue par sa teinte orangée caractéristique. Alors que l’aube s’éclaire vers 5h40, Vénus, « l’étoile du berger », parait à son tour. Vous la raconnaitrez sans peine : rien, la nuit, en dehors de la Lune ne brille plus qu’elle. Son éclat surclasse celui de Mars et de Saturne d’un facteur 100 ! Vers 6h, dans un ciel déjà assez clair, Jupiter émerge de l’horizon et ferme la marche.

Un alignement à suivre sur plusieurs jours

Cette configuration en file indienne, qui matérialise le plan dans lequel les planètes (y compris la Terre) tournent autour du Soleil, va rester intéressante dans les semaines qui viennent. Elle se déforme légèrement de jour en jour, à mesure que la position apparente de Vénus se rapproche du Soleil et que celle de Mars s’en éloigne. Et du 24 au 28 avril, vous pourrez admirer l’irruption de la Lune en fin croissant dans ce cortège planétaire.

Prolongez l’observation aux jumelles

Si vous avez des jumelles, profitez-en pour repérer les satellites autour de Jupiter. Et bien entendu chacun de ces astres mérite le détour au télescope : Saturne pour ses anneaux, Vénus pour sa phase gibbeuse, Jupiter pour ses bandes de nuages et Mars pour sa calotte polaire, assez large en cette saison. Mais attention, tout cela reste très près de l’horizon, de sorte qu’il est probable que les images grossies plus de 80 X soient déformées par la turbulence atmosphérique. L’une des possibilités est de prolonger l’observation de l’une des planètes après le lever du Soleil. Vous perdrez beaucoup en contraste, mais vous gagnerez sans doute un peu en résolution dans les deux premières heures de jour.

Pensez à prendre une photo

Un tel collier de planètes mérite d’être immortalisé en photo. Pour ça, nous vous invitons à consulter notre hors-série « Réussir vos premières photos du ciel » en kiosque depuis le 14 avril, et à regarder les 12 tutoriels vidéos gratuits qui lui sont associés.