Le méthane martien issu du volcanisme

Nasa/JPL/USGS/Ciel et Espace Photos
Souvent cité comme indice possible de la vie, le méthane détecté sur Mars serait issu en fait de roches volcaniques où il se trouvait piégé, selon une équipe d’astronomes menée par le Français Olivier Mousis.

Tous ceux qui pensent que la vie existe actuellement sur Mars pourraient bien perdre leur principal argument. Les résultats d’Olivier Mousis (observatoire de Marseille) et de ses collègues viennent renforcer la thèse d’une origine géologique pour le méthane martien.

La présence de méthane sur la planète rouge, découverte en 2003, est une énigme pour les spécialistes. L’une des explications les plus excitantes est l’éventuelle présence de formes de vie, qui relâcheraient ce gaz dans l’atmosphère. Les données obtenues par différents instruments, comme le télescope infrarouge IRTF basé à Hawaï, montrent en effet d’étranges bulles de gaz envahir ponctuellement l’atmosphère martienne.

Origine purement géologique

Répartition du méthane sur Mars observé par la NASA en 2009.

Cependant, d’autres hypothèses font état d’une origine purement géologique. C’est le cas des théories d’ablation de la croûte basaltique de l’ancien océan martien, ou de la serpentinisation de roches (un processus dans lequel une roche se transforme en serpentine et libère du gaz).

L’équipe d’Olivier Mousis apporte aujourd’hui une nouvelle pierre à cet édifice géologique. Les zéolithes présentes sous la surface martienne seraient un réservoir de méthane. Ces roches très cristallisées possèdent des interstices réguliers dans lesquels un gaz pourrait être piégé.

Les zéolithes sont créées principalement en profondeur, dans des zones de forte activité volcanique. Une région dans laquelle le méthane martien a pu se retrouver piégé dans ces zéolithes, avant qu’elles ne soient ramenées à la surface pour le libérer.

Les rejets de méthane observés pourraient être dus à différents mécanismes d’impacts météoritiques, de séismes, ou d’érosions, qui viennent perturber la couche de zéolithes en sous-sol.

Extrait de l'étude publiée sur ArXiv

Les zéolithes n’ont pas encore été observées sur Mars de manière définitive, mais leur existence est fortement supposée. D’après les estimations, leur volume total équivaudrait à une couche de 1 km d’épaisseur sur toute la planète, ce qui concorde avec les quantités de méthane observées.

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