L’image, diffusée par le site internet chinois Weibo, n’est pas en haute résolution. Mais elle est nouvelle et d’une certaine manière, historique puisqu’elle montre un paysage lunaire encore jamais vu, photographié par la sonde Chang’e 5 après son alunissage réussi le 1er décembre 2020. Tout comme pour les missions précédentes, Chang’e 3 et Chang’e 4, l’agence spatiale chinoise, la CNSA, se montre dans un premier temps avare de renseignements. Cette image résulte de l’assemblage de photos en panorama sur un peu moins de 180°. Elle pointe en direction du sud. Au bas, on voit l’un des quatre pieds de la sonde et quelques roches anguleuses, peut-être éjectées d’un petit cratère d’impact d’aspect assez jeune (quelques millions d’années ?).
Comme dans la mer de la Tranquillité (où avait atterri Apollo 11), le paysage se caractérise par une grande platitude. C’est normal : Chang’e 5 s’est aussi posée sur une mer lunaire, en l’occurrence l’océan des Tempêtes, qui est une immense étendue de lave solidifiée. Toutefois, à l’horizon, on voit nettement un relief : il s’agit de la colline Louville Omega, distante d’environ 11 km et qui culmine à moins de 500 m au-dessus des plaines avoisinantes. Cette colline, allongée du nord au sud sur un peu plus de 11 km, est aisément visible dans un télescope d’amateur.
Le site de Chang’e 5 se trouve à 140 km des monts Rümker, de nature volcanique. Les scientifiques estiment que la région est âgée d’un milliard d’années, ce qui est sensiblement plus jeune que les sites visités par les sondes russes Luna et les missions habitées américaines Apollo. Dès les heures qui ont suivi son arrivée sur la Lune, Chang’e 5 a procédé à des prélèvements de roches au moyen d’une pelle et d’une foreuse. Les échantillons récoltés ont été stockés dans l’étage de remontée dont le décollage est prévu le 3 décembre 2020 vers 16 h, heure française. Si la suite de la mission se déroule bien, ils devraient revenir sur Terre vers le 15 décembre 2020.
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