Ce 19 novembre 2024, Donald Trump en personne avait fait le déplacement à Boca Chica, au Texas, pour assister au sixième essai en vol du Super Heavy et du Starship. En compagnie d’Elon Musk, le patron de Space X, le nouveau président élu des États-Unis a pu voir s’élever à l’heure dite (17 h locales, 23 h en France), et dans un ciel sans nuage, ce qui est la plus grosse fusée du monde : un engin de 5000 tonnes au décollage, de 120 m de haut pour 9 m de diamètre.
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Comme lors du vol précédent, les 33 moteurs Raptor du Super Heavy se sont tous allumés et l’ascension du vaisseau s’est faite à la perfection, selon un scénario qui semble maintenant maîtrisé par Space X. Après 2 minutes et 40 secondes de vol, comme prévu, le Super Heavy s’est séparé au moment même où les six moteurs du Starship se sont allumés. Pendant que le Super Heavy amorçait ses manœuvres de retour vers le sol en vue d’une récupération, le Starship a poursuivi sa course vers l’espace.
Impossible de récupérer le Super Heavy
Mais les conditions n’étaient pas réunies sur le booster pour tenter de le récupérer avec la tour de lancement, comme la fois précédente. Il a donc été décidé de le faire amerrir en douceur dans le golfe du Mexique, au large de Boca Chica. Jusqu’à environ 7 minutes après le décollage, l’opération s’est bien déroulée. Mais lorsque le Super Heavy s’est incliné et est entré en contact avec l’eau, l’engin a explosé. L’échec de la récupération constitue donc un petit revers pour Space X.
De son côté, le Starship a atteint l’altitude de 150 km et au bout de 8 minutes et 40 secondes de vol propulsé, ses moteurs se son éteints. Le vaisseau de 50 m de long a poursuivi sa trajectoire balistique autour de la Terre, dans l’espace. Toutefois, avec une vitesse de 26000 km/h, il ne s’est pas satellisé, comme lors des vols précédents.
Rallumage d’un moteur Raptor dans l’espace réussi
La nouveauté cette fois, au cours du vol spatial du Starship consistait à réussir à rallumer l’un de ses trois moteurs Raptor centraux. L’opération a bien eu lieu 37 minutes et 50 secondes après le décollage, alors que le vaisseau croisait dans l’ombre de la Terre à une altitude de 130 km. Cette mise a feu n’a duré qu’une poignée de secondes.
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Un vol réussi pour le Starship
Quelques minutes plus tard, le Starship a commencé à se frotter aux couches denses de l’atmosphère terrestre et à perdre de l’altitude. Ses tuiles de protection thermiques, surchauffées, ont viré au rouge. Le vaisseau a conservé une bonne trajectoire et ses ailerons ont bien résisté, à l’exception de l’extrémité de l’un des ailerons avant, qui a été porté au rouge.
Le Starship a poursuivi son chemin jusqu’à arriver au-dessus de l’océan Indien, au large des côtes australiennes, comme prévu. À quelques centaines de mètres de la surface, ses moteurs se sont rallumés, il s’est redressé à la verticale et a effectué un amerrissage en douceur. La scène a été filmée par une barge disposée sur la zone d’arrivée. Après le contact très doux avec l’eau, au terme de 1 heure et 5 minutes de mission, le Starship s’est lentement incliné puis couché à la surface de l’océan. Malgré quelques fuites visibles, il n’a pas explosé et n’a pas sombré.
Essai globalement réussi pour Space X donc, avec le bémol d’une récupération annulée pour le Super Heavy.