Les astronomes sont-ils en train d’assister à la naissance d’une tempête durable dans l’hémisphère Nord de Jupiter ? Le phénomène observé dès le 18 août 2020 par des amateurs, tout simplement appelé « explosion » (outbreak en anglais), a été en tout cas assez significatif pour que la décision soit prise de le photographier à l’aide du télescope spatial Hubble dès le 25 août.
Jupiter était à 653 millions de kilomètres de la Terre et au moment de la prise de vue, la Grande Tache Rouge (15800 km de diamètre) était visible dans l’hémisphère Sud. Mieux, la Petite Tache Rouge apparue en 2006 était juste à côté d’elle (de manière éphémère, une troisième avait même vu le jour en 2008). Depuis quelques années, ce nouveau tourbillon a perdu sa coloration orangée. Mais à nouveau, sur ce cliché, les astronomes mesurent qu’il s’est assombri, ce qui laisse envisager un retour de sa teinte initiale.
Une nouvelle tache rouge dans le nord ?
La tempête blanche de l’hémisphère Nord en rappelle d’autres. Le phénomène est en effet assez fréquent sur Jupiter. Par sa forme, elle évoque également celle observée sur Saturne en 2010. Mais cette fois, une particularité alerte les scientifiques : cette tempête semble bien plus structurée en profondeur. Les traînées qui suivent les panaches sont petits et des bouquets nuageux sombres, jamais observés lors des précédentes tempêtes, laissent supposer que celle-ci est partie pour durer longtemps. Se pourrait-il qu’à terme ce système naissant rivalise avec la Grande Tache rouge ? Les spéculations restent ouvertes.