Les systèmes d'étoiles multiples sont-ils le produit de la fragmentation à grande échelle d'un nuage moléculaire, soumis à la turbulence, ou se forment-ils au contraire dans un disque, comme les systèmes planétaires ?
Jusqu'à présent, seuls les tenants de la première hypothèse pouvaient appuyer leurs modèles numériques par des observations. Désormais, les partisans de la seconde option disposent aussi d'un cas concret : L1448 IRS3B, dans le nuage de Persée.
A la longueur d'onde de 1,3 mm, « le rayonnement de la poussière et du gaz moléculaire y révèle un disque avec une structure spirale entourant trois protoétoiles », précisent dans leur étude l'astrophysicien américain John Tobin et ses collègues.
Deux astres proches du centre du disque, de 1 masse solaire au total, sont séparés de seulement 61 unités astronomiques (UA). Le troisième, une étoile naine de moins de 10% de la masse du Soleil, et coïncidant avec un bras spiral du disque, est à 181 UA.
Cette découverte, qui n'aurait pas été possible sans l'acuité de l’observatoire Alma à ces longueurs d'onde (environ 0,2 seconde d'arc), montre que les deux processus de formation stellaire qu'envisageaient les théoriciens ont réellement cours dans l'Univers.
L'un est-il plus courant que l'autre ? « Nous prédisons que d'autres systèmes similaires à IRS3B seront découverts avec des instruments comme Alma », répondent les chercheurs. Leur fréquence permettra de savoir si les étoiles qui naissent comme des planètes sont l'exception... ou la règle !
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