Les geysers d’Encelade sous contrôle de Saturne

L'intensité des geysers d'Encelade est plus faible au périgée (à droite) qu'à l'apogée (à gauche). Crédit : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona/Cornell/SSI

Les panaches de glace et de matière organique qui s'échappent du satellite varient avec l'influence gravitationnelle de Saturne. Les astronomes y voient un nouveau signe de la présence d'une grande masse d'eau sous la surface.

En 2005, la sonde Cassini découvrait les impressionnants geysers d'Encelade. Ces jets s'échappent de fissures qui zèbrent la région australe du petit satellite de Saturne (seulement 500 km de diamètre). En 2008, un survol rasant permettait à la sonde de détecter dans ce panache de l'eau, du méthane, du dioxyde de carbone et des molécules organiques complexes, signe que se tapirait sous la surface une nappe d'eau liquide.

Une étude récente menée avec le spectromètre VIMS de Cassini montre que l'intensité des jets varie périodiquement avec la distance entre Encelade et Saturne. Au périgée, la pression gravitationnelle de la géante aux anneaux resserre les fissures, donnant un panache faible. Au fur et à mesure que la lune s'éloigne, cette pression se relâche. Plus de matière peut alors s'échapper et l'éclat du panache augmente graduellement jusqu'à atteindre quatre fois sa valeur initiale à l'apogée d'Encelade.

Les scientifiques savaient que l'influence de Saturne sur le cryovolcanisme de son satellite était considérable, mais c'est la première fois qu'un tel motif périodique est mis en évidence. Pour eux, la réactivité des geysers à ses changements gravitationnels constitue un nouvel indice en faveur de la présence d'un réservoir d'eau voire d'un océan caché sous la surface glacée d'Encelade.

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