Les planètes s’alignent à l’aube, oui, mais cela n’est guère visible

Le 3 juin 2024 à l’aube. © Ciel & espace
Rassemblement planétaire dans le ciel du matin ! L’information est récurrente sur les réseaux sociaux ces derniers jours, comme autant d’invitations à admirer un spectacle remarquable. Si les planètes sont bel et bien alignées, il faut tempérer grandement leur visibilité…

Le spectacle est censé commencer le 31 mai 2024 à l’aube. Peu avant 6 h du matin (4 h TU), au ras de l’horizon est, de gauche à droite, Vénus, Jupiter, Uranus, Mercure, Mars, Neptune et Saturne défilent comme à la parade. En un seul coup d’œil, il serait possible de les voir toutes, ensemble, matérialisant le plan du Système solaire…

Pas de grand spectacle à cause des lueurs de l’aube

Si sur le papier, c’est vrai, ces planètes sont bel et bien regroupées en 90° de champ apparent, elles ne sont guère visibles. À l’œil nu, seules Saturne et Mars, qui brillent autour de la magnitude 1, sont perceptibles. Mais encore faut-il s’y prendre tôt, vers 4 h 30 (2 h 30 TU), quand le ciel est encore sombre. Seul inconvénient : à ce moment-là, ces deux planètes sont encore très basses sur l’horizon (quelques degrés pour Mars, en fonction de votre latitude). Un horizon particulièrement dégagé est donc nécessaire.

Le 31 mai, le croissant de Lune se trouve juste à côté de Saturne et vous aide à la repérer. Et c’est tout ! Les autres planètes sont bien là. Mais avec la clarté du crépuscule matinal, elles demeurent inaccessibles à l’œil nu et infiniment difficiles à repérer aux jumelles. Vénus et Jupiter, pourtant très brillantes, demeurent bien trop proches du Soleil. Quant à Uranus et Neptune, déjà invisibles à l’œil nu en pleine nuit, elles ne peuvent être pointées dans ces conditions.

La Lune aide à trouver Mars

La situation s’améliore-t-elle les jours suivants ? Après tout, la date du 3 juin 2024 est souvent annoncée comme la plus favorable. À supposer que la météo vous soit favorable (ce qui n’est pas gagné…), considérez que la seule chose qui change vraiment, c’est la place de la Lune qui, de Saturne, migre vers Mars. Notre satellite naturel est collé à gauche de la planète rouge le 3 et peut faciliter son repérage.

La dernière fois qu’un rassemblement de planètes était confortablement observable à l’œil nu remonte au mois de juin 2022. Nous y avions consacré un article.

Premières observations au télescope sur Saturne

Alors que reste-t-il de ce rassemblement planétaire en matière d’observation ? Peut-être simplement la possibilité de réaliser vos premiers coups d’œil au télescope sur Saturne. Bien que la planète aux anneaux soit encore basse, elle se trouve aux alentours de 20° de hauteur vers 5 h (3 h TU). C’est l’occasion de constater que les anneaux sont devenus particulièrement fins. Mais il faudra attendre encore quelques semaines pour pouvoir observer Saturne de nuit un peu plus haut dans le ciel.

Mars est aussi de retour. Elle reste une cible difficile et minuscule. Son diamètre apparent excède tout juste 5”… Cela fait encore loin pour pouvoir espérer déceler des détails significatifs à sa surface. Surtout, aussi bas sur l’horizon, dans une zone du ciel où l’atmosphère engendre souvent des turbulences de nature à brouiller la netteté des images.

Les vrais spectacles célestes…

Finalement, le conseil ultime pour savoir ce qu’il y a vraiment à voir dans le ciel, consiste à vous inciter à écouter les éphémérides de Ciel & Espace en podcast… Ou celles publiées dans chaque nouveau numéro du magazine.

 

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