Il y a eu les sept de Mercury, en 1959. Il y a maintenant les dix-huit d’Artemis. Comme à ses débuts, la Nasa a présenté le 9 décembre 2020 au soir les astronautes qui prendront part à son nouveau programme lunaire Artemis. Ils sont dix-huit, neuf hommes et neuf femmes. Seuls cinq d’entre eux étaient présents lors de leur annonce, au Kennedy Space Center, lors du huitième Conseil national de l’espace présidé par Mike Pence, vice-président des États-Unis. Comme leurs aînés de 1959, les représentants de ce nouveau groupe sont montés sur scène et ont dit quelques mots. Mais, signe qui permettra plus tard d’identifier l’année 2020, ils portaient tous un masque anti-Covid et leurs visages sont restés dissimulés.
Il faudra pourtant apprendre à les connaître car parmi eux se trouve probablement le 13e astronaute qui marchera sur la Lune, plus de 50 ans après Harrison Schmitt, d’Apollo 17. Et ce sera peut-être une femme, la première qui foulerait l’astre des nuits. Voici leurs noms : Joseph Acaba, Kayla Barron, Raja Chari, Matthew Dominick, Victor Glover, Warren Hoburg, Jonny Kim, Christina Koch, Kjell Lindgren, Nicole Mann, Anne McLain, Jessica Meir, Jasmin Moghbeli, Kate Rubins, Frank Rubio, Scott Tingle, Jessica Watkins, Stephanie Wilson.
Astronautes expérimentés et jeunes recrues
Ce groupe Artemis se compose à la fois d’astronautes expérimentés et de nouvelles recrues, pour la plupart arrivées à la Nasa en 2013 et en 2017. Neuf d’entre eux (la moitié) ont au moins déjà réalisé une mission spatiale : Joseph Acaba, Victor Glover (actuellement à bord de l’ISS), Christina Koch, Kjell Lindgren, Anne McLain, Jessica Meir, Kate Rubins (aussi actuellement sur l’ISS), Scott Tingle et Stephanie Wilson.
En nombre de vols effectués, les plus capés sont Joseph Acaba et Stephanie Wilson, avec trois séjours dans l’espace chacun. Nés respectivement en 1967 et 1966, ce sont les vétérans du programme. Suit Kate Rubins, qui effectue actuellement son deuxième vol spatial. Tous les autres n’ont à leur actif qu’une seule mission. Cependant, Christina Koch n’a pas fait son unique déplacement dans l’ISS pour rien : avec 328 jours en orbite, elle détient le record féminin de durée en apesanteur en une seule mission. Jessica Meir et Anne McLain ont respectivement accumulé 204 et 205 jours.
Si l’on prend en compte le nombre de sorties dans l’espace en scaphandre, Christina Koch écrase le match avec six excursions hors de l’ISS pour une durée totale de 42 heures et 15 minutes. Trois de ces sorties étaient exclusivement féminines, des premières. Joseph Acaba a effectué six activités extravéhiculaires (EVA), tout comme Jessica Meir. Kate Rubins, Anne McLain et Kjell Lindgren comptent chacun deux EVA. Enfin, Scott Tingle ne s’est aventuré qu’une fois dans le vide spatial. Stephanie Wilson, quant à elle, n’a jamais quitté son vaisseau.
De nouveaux profils
Concernant les astronautes qui n’ont pas encore volé, tous ont des parcours exemplaires. Plusieurs ont été ou sont pilotes de chasse ou pilotes d’essai. C’est le cas de Raja Chari (pilote de l’US Air Force), de Matthew Dominick (pilote d’essai de la Navy), de Nicole Mann (pilote de F-18 et pilote d’essai), d’Anne McLain (pilote d’essai de la Navy), de Jasmin Moghbeli (pilote d’essai et d’hélicoptères à la Navy), de Frank Rubio, (pilote d’hélicoptère de la Navy) et de Scott Tingle (pilote d’essai de la Navy). Mais il n’y a pas que des aviateurs. Kayla Barron est par exemple ingénieure système et ingénieure en ingénierie nucléaire ; Warren Hoburg est spécialiste d’aéronautique et d’astronautique, docteur en ingénierie électrique et en informatique ; Jessica Watkins est géologue.
Enfin, parmi les astronautes ayant déjà volé, Joseph Acaba est professeur de géologie (une compétence intéressante pour aller explorer la Lune), Kate Rubins est docteure en biologie, Jessica Meir est docteure en biologie marine, Frank Rubio est chirurgien, Christina Koch est ingénieure électrique, Kjell Lindgren est docteur en médecine, spécialiste de physiologie cardiovasculaire, Jonny Kim est médecin et Stephanie Wilson est ingénieure spatiale.
Des équipages à constituer
La première mission habitée du programme lunaire devrait être Artemis 2. Elle doit conduire un équipage de quatre astronautes à contourner la Lune. La suivante, Artemis 3, devrait permettre à deux astronautes de marcher sur la Lune en 2024 selon le calendrier annoncé par l’administration Trump. Mais nul ne sait si ce calendrier ambitieux pourra être tenu. À ce jour, la composition des équipages n’est pas connue. La Nasa privilégiera-t-elle l’expérience pour les premières missions, comme cela avait été le cas lors du programme Apollo ? Le fait qu’il y ait quatre places à bord de chaque capsule devrait lui permettre en tout cas d’offrir des sièges à ses nouveaux astronautes dès le départ.