L’éruption solaire survenue le 15 février 2022 a de quoi impressionner. Elle s’étend dans l’espace sur des millions de kilomètres ; à côté, la Terre (12000 km de diamètre) ne serait qu’un minuscule disque. La sonde Solar Orbiter, qui observe le Soleil en permanence, l’a photographié depuis une distance de 109 millions de kilomètres. Cette relative proximité (la Terre et à 150 millions de kilomètres du Soleil) lui a permis de produire cette image particulièrement détaillée grâce à l’instrument Extreme Ultraviolet Imager (EUI) et son Full Sun Imager (FSI). Si les périodes d’activité solaire sont régulièrement photographiées par différents observatoires spatiaux et terrestres, ce cliché du 15 février est le premier à capter l’intégralité du jet de masse coronale tout en gardant le Soleil (1,4 million de kilomètres de diamètre) dans le cadre.
Une courte vidéo du phénomène a même été obtenue par la sonde, ce qui permet de se rendre compte de sa dynamique.
Tempête géomagnétique évitée
Si cette éjection de particules solaires avait pointé en direction de la Terre, elle aurait provoqué une tempête géomagnétique. En effet, les particules solaires sont chargées électriquement et auraient été piégées par les lignes du champ magnétique terrestre. Compte tenu de leur nombre et de leur vitesse, elles auraient probablement engendré des pannes électriques dans les régions proches des pôles, ainsi que des problèmes sur certains satellites. Heureusement, cet évènement a pris sa source sur l’hémisphère opposé de notre étoile.