Le test le plus important de la mission Artemis 1 s’est déroulé sans encombre ce 11 décembre 2022 de retour de la Lune, avec la rentrée atmosphérique réussie, à 40 000 km/h, de la capsule habitable Orion. L’amerrissage du vaisseau large de 5 m a eu lieu à 4 km de la cible choisie dans le Pacifique, au large de la Basse-Californie. Un excellent résultat au vu de l’objectif qui était de rester dans un cercle de 20 km.
Pendant la descente, deux épisodes de black-out ont fait planer de longues minutes d’incertitude. Le bouclier thermique du vaisseau Orion avait-il survécu à sa montée en température jusqu’à 2800°C, soit la moitié de la température à la surface du Soleil ? Ces pertes de communication étaient toutefois prévues. Elles sont provoquées par l’échauffement de l’air sur la trajectoire d’Orion, qu’elle transforme en plasma.
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La phase de freinage dans l’atmosphère s’est déroulée en deux temps. Le vaisseau s’est d’abord séparé du module de service européen pour s’enfoncer une première fois à 60 km d’altitude avant de rebondir hors de l’atmosphère et descendre pour de bon. Puis deux parachutes adaptés aux hautes vitesses se sont déployés, avant d’ouvrir les trois parachutes principaux.
Après l’amerrissage, la capsule Orion a été laissée dans l’eau volontairement pendant 2 heures pour étudier la dissipation de la chaleur. Elle a été ensuite convoyée par des bateaux légers jusqu’au bâtiment de guerre USS Portland.
Les premiers retours d’analyse par les responsables de la capsule Orion montrent que ce fameux bouclier thermique s’est comporté comme attendu, même si une analyse plus poussée est nécessaire pour tirer tous les enseignements de ce test.
Cette première mission inhabitée de 25 jours était pour la Nasa et l’Europe une répétition en vue de la mission Artemis 2, prévue pour 2024. Cette fois-ci, un équipage sera à bord et ira se mettre en orbite autour de la Lune. Un retour d’astronautes à la surface de la Lune n’est pas prévu avant 2025 selon les scénarios les plus optimistes.
Cet exploit avait été accompli il y a tout juste 50 ans par les astronautes d'Apollo 16, dont Charlie Duke que nous recevions à Paris lors de l'évènement Explorespace en 2021 à Montrouge.