La fusée Space Launch System (SLS) d’Artemis 1 s'élèvera peut-être dans le ciel de Floride le 3 septembre 2022 à partir de 14 h 17 (soit 20 h 17 en France). Ainsi en ont décidé les responsables du programme lunaire américain. La nouvelle fenêtre de lancement a la même durée que la précédente, deux heures, et se referme donc à 16 h 17 (22 h 17 en France).
Un simple capteur défecteux ?
Cette annonce, faite le 30 août 2022, est assortie de quelques explications sur les raisons de l’arrêt du lancement intervenu lundi 29 août. Les responsables de la mission ont renoncé à faire décoller leur fusée à cause d’un des quatre moteurs RS-25. Ce moteur semblait ne pas être refroidi comme il l'aurait dû par un flux d'hydrogène s'écoulant du réservoir principal au moyen d'une augmentation volontaire de la pression. En effet, les quatre moteurs RS-25, qui ont déjà volé plusieurs fois sur les navettes spatiales (voir ci-dessous), fonctionnent avec des carburants extrêmement froids. Or, pour qu'ils ne soient pas victimes d’un gros écart de température à l’arrivée du carburant (de l’oxygène et de l’hydrogène à -253°C), ils doivent être refroidis au préalable à -251°C.
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Le capteur de température du moteur n°3 indiquait -230°C, ce qui est insuffisant. Mais “les autres données indiquent qu'il y avait bien de l'hydrogène qui s'écoulait sur le moteur 3. Elles diffèrent de ce qu'indique le capteur”, a déclaré John Honeycutt, responsable du programme SLS. Il a ajouté : “Nous remettons en cause la fidélité du capteur. Il a été conçu seulement pour des tester des instruments de vol.” Cela, d'autant que ces capteurs n'ont pas été recalibrés depuis leur sortie d’usine et qu’ils sont en place sur le SLS depuis de nombreux mois.
“Nous savions qu’il y avait un risque de ne pas lancer le 29 août à cause de cela”, a pour sa part déclaré Mark Sarafin, responsable de la mission.
Feu vert sans capteur
Il existerait bien une solution pour avoir une certitude sur la température du moteur 3 : remplacer le capteur supposé défectueux. Mais toujours selon John Honeycutt, “le faire sur le pas de tir est très délicat”. Il faudrait pour cela renvoyer la fusée dans son hangar d'assemblage, le Vehicle Assembly Building, à plus de 5 km de là. Toutefois, les données physiques enregistrées par le segment sol (hors de la fusée) ne correspondent pas avec celles des capteurs. Par conséquent, les responsables vont réaliser une nouvelle tentative en changeant de stratégie et répéter une procédure qui avait bien fonctionné lors du Green run test : “avancer le refroidissement des moteurs de 30 à 45 minutes dans la chronologie”.
Incertitude météo pour le 3 septembre
Pour la nouvelle fenêtre de tir du 3 septembre 2022, l’inquiétude semble venir davantage de la météo. Mark Burger, officier du 45e escadron météo de l'US Space Force et chargé des prévisions pour cap Canaveral, annonce : “Nous avons des averses qui arrivent de la côte, de la brise de mer. Je suis optimiste, même si les possibilités de ‘no go’ liées à la météo sont toujours fortes. Il y a 60% de risques d'avoir des contre-indications météo pendant la fenêtre.”
En cas d'annulation samedi 3 septembre, une dernière occasion se présente encore le 5 septembre.
