Le vaisseau de Boeing s’est posé le 22 décembre 2019 à White Sands, au Nouveau-Mexique. Après un décollage réussi le 20 décembre, la capsule Starliner n’est pas parvenue à atteindre la station spatiale internationale (ISS). Elle a donc été désorbitée pour revenir se poser sur la terre ferme — une première pour les États-Unis, alors que la chose est usuelle pour les vaisseaux Soyouz russes.
Une erreur informatique
Son lancement par une fusée Atlas V s’est parfaitement déroulé. L’échec de ce vol test vient de la capsule elle-même. Une remise à 0 accidentelle de son horloge interne est à l’origine de son dysfonctionnement. Une fois sur orbite, le vaisseau a consommé automatiquement une partie de son carburant pour se positionner sur une mauvaise orbite au lieu de se propulser à l’heure voulue vers l’ISS. Il ne restait plus assez de carburant ensuite pour corriger le tir.
Boeing et la Nasa relativisent l’échec. Pour son premier vol, la Starliner avait pour seul passager « Rosie », un mannequin bardé de capteurs. Des astronautes à bord auraient eu la possibilité de reprendre la main sur le vaisseau pour lui ordonner manuellement de mettre le cap sur l’ISS. De plus, la capsule a été capable de revenir sur Terre en toute sécurité et elle a fait un atterrissage en douceur sur la base de White Sands Missile Range de l’US Army.
Space X reprend l’avantage
L’échec de ce vol test est néanmoins un coup rude pour la Nasa, car cette capsule est destinée à lui redonner un accès indépendant à l’espace pour ses astronautes, sans passer par les Russes et leur vaisseau Soyouz. Les Américains n’ont plus de moyens d’accès à l’ISS depuis l’arrêt de leurs navettes en 2011, trop dangereuses et très coûteuses.
Cet échec occasionnera probablement un retard sur ce programme, un vol de la Starliner était initialement prévu au printemps avec trois astronautes. Mais la Nasa n’a pas mis tous ces œufs dans le même panier, car elle soutient en parallèle le programme Crew Dragon de la société SpaceX. Il s’agit là aussi d’une capsule capable d’emporter sept astronautes en orbite basse. Elle aussi a connu un échec lors d’un test de son système d’éjection de secours le 20 avril 2019 ; il s’est soldé par l’explosion du vaisseau. SpaceX semble néanmoins prendre une petite avance sur Boeing, car le premier vol habité est prévu au printemps 2020.