Pour la deuxième fois en 2023, le lanceur géant Super Heavy de la société Space X s'est élevé dans les airs depuis son aire de décollage située à Boca Chica, près de la frontière mexicaine du Texas, aux États-Unis. À son sommet, le vaisseau Starship. Il était 14 h en France ce 18 novembre, 7 h au Texas, quand les 33 moteurs Raptor du booster de 9 m de diamètre et de 70 m de haut se sont allumés. Cette fois, aucun n'a connu de défaillance et la fusée s'est élevée rapidement dans les airs, contrairement à l'essai du 20 avril. Un déluge d’eau a protégé le pas de tir des effets acoustiques produits par l’énorme fusée, visiblement de manière efficace.
Pendant l'ascension, tous les moteurs du Super Heavy ont fonctionné jusqu’au bout, soit leur arrêt programmé après 2 minutes de vol. L'ensemble de 120 m de haut se trouvait alors à 90 km d'altitude et volait à environ 3800 km/h.
Séparation à chaud entre le Super Heavy et le Starship
À cet instant, les moteurs du Starship, vaisseau de 9 m de diamètre et de 50 m de long se sont allumés pour pratiquer ce que les spécialistes appellent une séparation à chaud. Ce « hot staging » consiste à ne larguer l'étage inférieur qu'après l'allumage des moteurs de l'étage supérieur. Ce afin d’éviter une collision entre les deux vaisseaux, toujours possible si, sur sa lancée, le premier étage rattrape le second, qui n'a pas encore démarré sa propulsion. Surtout, cela permet d'optimiser la propulsion et de gagner en efficacité pour rejoindre l'orbite. Cette opération spectaculaire — car les gaz des moteurs du Starship s'échappent sur les flancs par des grilles — s’est bien déroulée.
Ensuite, le Super Heavy a fait une culbute pour entamer son retour contrôlé vers la surface du golfe du Mexique. Mais au bout de quelques secondes, il a explosé en une pluie de débris.
De son côté, le Starship a poursuivi sa course vers l’espace, atteignant une altitude de 148 km avant d’être détruit à son tour. Il n'a donc pas effectué sa courte orbite jusqu'à tenter un retour dans l'atmosphère au-dessus du Pacifique, comme cela était planifié.
Décollage réussi, retours ratés
Même si la mission n'a pas été accomplie, ce vol d'essai montre de bons progrès par rapport au précédent, qui avait tourné court avant toute tentative de séparation entre le Super Heavy et le Starship. La baie de 33 moteurs du Super Heavy a bien fonctionné et la séparation à chaud avec le Starship a été réussie. Les manœuvres de retour du Super Heavy, qui devait tenter de se poser en douceur sur l'eau, n'ont pas pu avoir lieu à cause de sa destruction prématurée. De même, le Starship n'a guère pu tester sa manœuvrabilité en orbite et sa capacité à revenir sur Terre.