Sorti aux États-Unis le 2 octobre, le blockbuster de Ridley Scott connaît un succès mérité. Ses recettes, déjà plus de 300 millions de dollars, devraient largement dépasser le budget de la prochaine mission vers Mars...
Un film globalement réaliste
Disons-le d'emblée, Seul sur Mars n'est pas un documentaire ni même un docu-fiction sur la planète rouge. C'est un divertissement de très bon niveau, globalement réaliste, pour lequel le souci de la narration passe à l'occasion avant celui de l'exactitude scientifique.
En particulier, la formidable tempête qui balaie l'équipage d'Ares 3 et laisse isolé l'astronaute Mark Watney est pure fiction. Certes, Mars est le siège de nombreuses tempêtes. Chaque printemps austral (donc tous les deux ans environ, la période de révolution de Mars étant de 687 jours), elles prennent une ampleur telle qu'occasionnellement, les poussières soulevées dans l'atmosphère peuvent recouvrir toute la planète.
Mais la densité de l'atmosphère de Mars est cent fois plus faible que celle de la Terre. Aussi, les vents de 100 km/h (les plus forts sur la planète rouge) n'y sont pas beaucoup plus puissants qu'une brise marine... Sur Mars, un astronaute ne doit pas craindre de s'envoler !
Seul sur Mars est aussi un film de science-fiction dépourvu de toute métaphysique, au contraire d'un classique comme 2001, l'odyssée de l'espace, Solaris ou encore l'excellent (mais moins connu) Moon. Ici, la technique règne en maître et les questions auxquelles est confronté Mark Watney sont toutes, si l'on ose dire, terre à terre. Comment générer de l'eau dans le grand désert martien ? Comment communiquer avec la Terre, sans antenne ? Comment se nourrir ? Le film devrait faire naître des vocations d'ingénieurs !
Un pauve cowboy solitaire... Crédit : twentieth century fox
Où sont les Indiens ?
Ridley Scott l'a lui-même reconnu : Seul sur Mars est un genre de western, les Indiens en moins et l'humour en plus. Bien sûr, les paysages de la planète rouge y sont pour beaucoup (d'autant qu'ils ressemblent sans doute plus ici à la Jordanie qu'à Mars elle-même, du moins telle que le robot Curiosity nous la montre). Mais il y a autre chose. Le héros, tour à tour, endosse la figure du colon, celui qui peine sur une terre ingrate, et celle du cavalier solitaire, qui erre dans l'immensité. Il est en cela fidèle à la plus pure tradition américaine.
Mars avant Matt Damon
Si Seul sur Mars est un film parfaitement bien réalisé, et qui bénéficie du meilleur de la technologie actuelle, il ne doit pas faire oublier ses ancêtres, à commencer par le premier court-métrage jamais réalisé à propos de la planète rouge. C'était en 1910 et le film était signé Thomas Edison ! Voici une petite sélection de films sortis avant 1980.
1910 : A trip to Mars
http://www.youtube.com/watch?v=np7VImsSMQM
1918 : Himmelskibet
http://www.youtube.com/watch?v=VH0c6HaBNPE
1924 : Aelita
http://www.youtube.com/watch?v=qL6hG1erfFo
1938 : Flash Gordon's trip to Mars
https://www.youtube.com/watch?v=HZ2HUfD0QSw
1950 : Rocketship X-M
https://www.youtube.com/watch?v=tG9RD1lje_s
1956 : Conquest of space.
http://www.youtube.com/watch?v=4MOJ1WvAN2Y
1959 : The Angry red planet
1964 : Robinson Crusoe on Mars
1978 : Capricorn One
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