Bande annonce du film en version française
L’histoire
Les monolithes sombres se dressent en divers endroits du globe. Ils sont douze, apparus subitement en ville comme à la campagne. Leur aspect extérieur n’est qu’une coquille lisse, d’un métal qui ne ressemble à aucun autre, comme un morceau de roche brute.
À l’intérieur, des individus venus d’un autre monde. L’humanité entière s’interroge : qui sont-ils, d’où viennent-ils, et surtout, que recherchent-ils ? Louise, une linguiste jouée par la brillante actrice Amy Adams (Lois Lane dans Man of Steel, American Bluff), est rapidement contactée par l’armée. Ces aliens semblent prêts à discuter mais leur langue et leur écriture sont un mystère. Ce sera donc à elle, en collaboration avec d'autres pays confrontés au même problème, de décrypter leurs symboles.
Or, celui qui maîtrise une langue maîtrise également la pensée sous-jacente. Quel mystère cache ces êtres aux formes étranges ? L'histoire de Premier contact joue ainsi sur plusieurs tableaux : sa toile de fond est une invasion en apparence inexpliquée, à l’origine d’un chaos mondial et diplomatique sans précédent. Ce n’est pourtant que l'arrière-plan d'une histoire bien plus riche : celle de Louise et de sa découverte émerveillée d’une pensée nouvelle.
Notre avis
Nous sommes très loin d’un film d’invasion extraterrestre nerveux et excité. Premier contact préfère montrer la fascination pour l’inconnu en déroulant lentement ses scènes. Comme une suite spirituelle de Rencontres du troisième type, ce « premier contact » avec une autre espèce est fascinant à suivre, grâce à un scénario riche et fort en rebondissements très cérébraux.
Son titre en version originale, Arrival, est à ce sujet bien plus évocateur. Une arrivée, celle d’une autre espèce, ou bien « l’arrivée » psychologique à laquelle devra parvenir Louise ? À moins que le film questionne le concept même d’une arrivée…
Pour développer ses idées, le réalisateur Denis Villeneuve (Prisoners, Sicario) se focalise sur des couleurs froides dans des plans propres et épurés. Il s’en dégage une ambiance étrange dans laquelle la lumière pointe toujours faiblement à l’horizon, où le vide prend le plus de place dans chaque plan. On est loin de son dernier long métrage, Sicario, et ses cartels mexicains emplis de chaleur !
Premier contact marque également le premier pas du réalisateur québécois dans l’univers de la science-fiction, en guise d’entraînement avant sa reprise de Blade Runner (prévu pour fin 2017). D’ici là, son Premier contact nous rassure sur sa capacité à susciter l’imaginaire d’un ailleurs, et comme Louise, de s’émerveiller d’une vision du monde nouvelle.
Premier Contact (Denis Villeneuve, 2016)
A écouter : la superbe bande originale du film composée par Johann Johannson.
Commentaires