C’est, pour Rocket Lab, un pas en avant vers la réutilisation de ses fusées… mais pas aussi grand que souhaité. Dans la nuit du 2 au 3 mai 2022, la société spatiale a tenté pour la première fois de récupérer en vol le premier étage de sa fusée Electron. Deux minutes et demi après le décollage du microlanceur, le booster de 12 m de long s’est séparé du second étage, pour revenir vers l’atmosphère de manière contrôlée comme il sait le faire depuis décembre 2019. Poursuivant sa descente sous parachute au large des côtes néozélandaises, un hélicoptère s’en est ensuite approché pour… le hameçonner dans les airs, afin le tracter et le déposer sur un bateau.
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La manœuvre, spectaculaire et inédite pour une fusée orbitale, a fonctionné un temps. Mais une trentaine de secondes plus tard, le pilote de l’hélicoptère a largué la fusée à 2 km d’altitude et l’engin spatial est tombé dans l’océan. « Après la capture, le pilote a constaté des caractéristiques de charge différentes de celles que nous avions ressenties pendant les tests », a commenté Rocket Lab. L’entreprise, née en 2006 Nouvelle-Zélande mais dont le siège social est américain, a déclaré que la mission restait un succès. Trente-quatre satellites, dont BRO-6 de l’entreprise rennaise Unseenlabs, ont été mis sur orbite.
À 52:30 l'hélicoptère de Rocket Lab se saisit du parachute
Avant ce 26e vol vers l’orbite, intitulé « There and Back Again » (« Là-bas et de retour » en français), Rocket Lab avait déjà fait amerrir en douceur le premier étage d’Electron à trois reprises, pour ensuite le repêcher. Éviter de l’exposer à l’eau de mer est maintenant l’objectif. Si elle y parvient, Rocket Lab rejoindra Space X parmi les constructeurs de fusées orbitales réutilisables, dont la Falcon 9 sa fusée réatterrit à la verticale. Comme la petite fusée suborbitale New Shepard de Blue Origin.