Légende : Des traces de glaces dans un éboulement de la région "Khepry". Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

De nombreuses zones très brillantes, de quelques mètres chacune, ont été repérées sur des images prises par Rosetta en septembre 2014. La sonde européenne évoluait à cette époque à une distance de 20 à 50 km de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

Alors que la présence de glace d'eau dans la comète est avérée depuis longtemps (à l'approche du Soleil, elle produit plusieurs litres de vapeur d'eau chaque seconde), c'est la première fois que l'on peut l'observer directement, sur une surface pour l'essentiel particulièrement sombre.

Des traces d'éboulement

Sur les 120 taches brillantes repérées par l'équipe d'Osiris, la caméra à haute résolution de Rosetta, beaucoup sont visibles dans des zones d'éboulement. Il s'agit probablement de rochers (de glace) détachés de falaises et exposant ainsi la glace cachée sous la poussière cométaire. D'autres, isolés, éloignés des gros reliefs, pourraient être des blocs arrachés au noyau cométaire lors d'une précédente période d'activité, puis retombés sur lui sous l'effet de son attraction gravitationnelle.

Dans tous les cas, ces taches sont observées dans des zones peu éclairées de la comète, par exemple à l'ombre de falaises, ce qui implique que, une fois exposée, la glace a pu se conserver à basse température sans se sublimer. Cette dernière propriété élimine la possibilité que ces taches puissent être de la glace carbonique : aux températures qui régnaient sur la comète en septembre, cette glace se serait sublimée.

1 mm de poussière

Des expériences en laboratoire montrent que, lorsqu'un mélange de glace et de minéraux est exposé au Soleil, la glace disparaît en quelques heures, laissant un manteau de poussières de quelques millimètres d'épaisseur recouvrir le tout.

C'est probablement ce mécanisme qui est à l'œuvre sur Chury, et qui explique pourquoi la comète glacée est si noire. Une épaisseur d'un millimètre de poussière sur la comète suffit à cacher la glace sous-jacente.

Légende : Six exemples de détection de glace à la surface de Churyumov-Gerasimenko.
© ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA