Pour Rosetta, les grandes manœuvres commencent. Arrivée près de la comète Churyumov-Gerasimenko le 6 août 2014, la sonde européenne doit achever sa mission d’exploration le 30 septembre 2016. La raison : elle s’éloigne du Soleil et ses panneaux solaires ne recevront bientôt plus assez de rayonnement pour l’alimenter en énergie.
Plutôt que de la plonger dans une longue hibernation dont elle n’aurait quasiment aucune chance de sortir, l’Agence spatiale européenne (ESA) a décidé de la sacrifier. Pour cela, les contrôleurs de vol ont prévu de la faire descendre jusqu’à la surface de la comète Chury.
Un atterrissage fatal
Rosetta devrait entrer en contact avec le corps céleste dans la région de Ma’at, à la vitesse modérée de 90 cm/s, autrement dit, celle d’une personne qui marche. Ainsi, la sonde ne risque pas de rebondir avec force et de repartir en orbite. Toutefois, elle n’est pas conçue pour se poser sur la comète et le choc devrait endommager de manière irrémédiable ses panneaux solaires. De plus, elle ne sera plus orientée vers la Terre et ne pourra plus communiquer. Dans tous les cas, il est prévu que tous les systèmes de Rosetta se déconnectent dès l’instant du contact, mettant fin définitivement à la mission.
Des manœuvres successives
Pour atteindre le point d’impact visé, la sonde doit effectuer plusieurs manœuvres. La première doit intervenir le 24 septembre 2016. Grâce à ses moteurs, Rosetta va quitter son orbite de survol de la comète pour se placer sur une autre orbite, elliptique, de 13 x 23 km, destinée à préparer sa descente finale.
Le 26 septembre, une autre manœuvre conduira Rosetta à 19 km de la surface, altitude d’où sera lancée la phase de descente, le 29 septembre 2016 à 20 h 50 TU (22 h 50 en France). La sonde se rapprochera alors de la comète sans autre manœuvre. Elle devrait impacter en douceur la surface le 30 septembre autour de 10 h 40 TU (12 h 40 en France). Le signal de confirmation du contact devrait parvenir sur Terre vers 11 h 20 TU (13 h 20 en France).
Les dernières observations scientifiques
Le lieu d’impact, dans la région de Ma’at, n’a pas été choisi au hasard. Il se caractérise par la présence de « puits » naturels de 125 à 140 m de diamètre pour une soixantaine de mètres de profondeur. C’est notamment de ces puits que la comète éjecte ses poussières, sous la forme de jets. En s’approchant, Rosetta conservera ses instruments scientifiques en fonctionnement. Toutefois, l’ESA devra peut-être choisir en fonction de l’énergie disponible. Dans tous les cas, des photos, des mesures de gaz et de poussière et une étude des propriétés de plasma seront réalisées et envoyées vers la Terre.
Atterrissage en direct
L'enchaînement de ce "grand final" pour Rosetta peut être suivi en direct le 30 septembre 2016, notamment depuis la Cité de l'Espace, à Toulouse, à partir de 11 h, et depuis la Cité des Sciences, à Paris, à partir de 10 h 30.
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