Ils devaient séjourner six mois à bord de la station spatiale internationale, mais ils n’auront fait qu’une courte incursion au-delà de l’atmosphère. L’Américain Nick Hague et le Russe Alexeï Ovchinin ont bien décollé de Baïkonour à 10 h 41 (heure de Paris) ce 11 octobre 2018, sous un beau Soleil et dans un ciel sans nuage. Pourtant, malgré un lancement en apparence réussi, seulement six minutes plus tard, ils ont rapporté une anomalie. Ils ont ressenti l’apesanteur durant la phase d’ascension, ce qui signifiait un mauvais fonctionnement de leur propulseur. Visiblement, selon les images vidéo du lancement, un incident s'est produit plus de deux minutes après le décollage, lors de la séparation des quatre boosters du premier étage. Cet incident a pu entrainer un mauvais fonctionnement de l'étage central qui a cessé de propulser correctement la fusée.
Atterrissage à 400 km de Baïkonour
En tout état de cause, la vitesse étant insuffisante pour la satellisation, l’équipage a opéré un retour dans l’atmosphère en mode balistique (sur la lancée de la capsule, sans aucune propulsion) vraisemblablement après avoir procédé à l'éjection du vaisseau grâce aux fusées de secours. Trente minutes après le décollage, le vaisseau a atterri sous son parachute à 20 km à l’est de Dzhezkazgan, une ville du Kazakhstan située à un peu plus de 400 km de Baïkonour. Cette descente prématurée a vraisemblablement fait subir aux deux astronautes une accélération très forte (de l'ordre de 7 G, soit l'équivalent de sept fois leur propre poids). Cependant, les équipes de secours ont rapidement été en contact avec les deux hommes par radio et ont indiqué qu’ils étaient en bonne forme.
Plusieurs équipes de secours sont postés à des intervalles réguliers le long du parcours du vaisseau. Malgré tout, il leur faut du temps pour rejoindre le site d’atterrissage. Peu après midi, les secouristes avaient atteint le vaisseau et permis aux astronautes de sortir de la capsule.
Pour l’heure, la nature de la défaillance de la fusée n’a pas été communiquée par Roscosmos, l’agence spatiale russe, qui a immédiatement constitué une commission d’enquête. Celle-ci travaille déjà sur les causes de l’incident. Et tous les vols habités dans des vaisseaux Soyouz sont suspendus jusqu'à nouvel ordre. Le dernier problème similaire remonte à Soyouz 7K-T no 39, lancée le 5 avril 1975.
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