Du Texas à la Floride, les lanceurs lourds de SpaceX se tiennent droits. Avant de décoller ou après avoir réatterri. Le 9 janvier 2023, la société d’Elon Musk a hissé un exemplaire de son vaisseau Starship (le SN24) au sommet d’un exemplaire (le B7) de son booster géant, le SuperHeavy. C’est la troisième fois depuis août 2021 que l’on peut voir assemblés les deux segments de la plus grande fusée du monde, haute de 120 m. Cette fois-ci, comme en octobre 2022, les éléments ont été montés grâce aux « chopsticks », sortes de bras de l’immense grue surnommée Mechazilla et construite par SpaceX en deux exemplaires : l’un à Boca Chica au Texas, l’autre à cap Canaveral en Floride.
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Le Ciel & espace n°587, février-mars 2023 avec un dossier cosacré à la recherche de vie dans l’Univers
Debout sur la table de lancement depuis une semaine, le Starship sera mis sur orbite depuis Boca Chica, pour la première fois. Avant cela, il faudra lui faire passer plusieurs tests. Un « wet dress rehearsal » est prévu dans les prochains jours. Il consiste à remplir les réservoirs et à procéder à toutes les étapes précédant un décollage. Cet essai s’arrête juste avant le terme du compte à rebours. Plus tard, SpaceX devra effectuer un allumage statique de ses moteurs. Pour la première fois, les 33 moteurs Raptor de seconde génération montés à la base du SuperHeavy vont rugir ensemble.
Test orbital en vue
Quant à la date de son premier vol orbital, SpaceX n’a pas donné de meilleure précision que « dans quelques semaines ». Elon Musk, lui, a indiqué qu’il était « probable » au mois de mars 2023. Difficile néanmoins de compter sur cette prédiction, tant les annonces de dates du patron de SpaceX se sont révélées fausses par le passé. En outre, la société spatiale doit encore obtenir le « go » de l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) pour réaliser son test depuis Boca Chica. Les mesures prises par SpaceX, à la demande de la FAA, pour maîtriser l’impact environnemental de ses vols sont à l’étude, sans qu’aucun des deux parties n’ait communiqué sur les délais requis.
Drone shot of Falcon Heavy's side boosters landing at LZ-1 and LZ-2 pic.twitter.com/JfYRWDIi1j
— SpaceX (@SpaceX) January 16, 2023
En attendant que le SuperHeavy ne décolle, l’autre lanceur lourd de SpaceX s’est illustré dans la soirée du 15 janvier 2023. Depuis cap Canaveral, le 5e tir d’une fusée Falcon Heavy a mis sur orbite géostationnaire un satellite de l’US Space Force, pour le compte de la mission USSF-67. Près de 8 minutes après le décollage, les deux propulseurs latéraux ont conjointement atterri à la verticale devenant les 163e et 164e étages de fusées récupérés par SpaceX. Trop lourd, le satellite militaire ne permettait pas que l’étage central conserve suffisamment de carburant pour réatterrir. Celui-ci est retombé comme prévu dans l’océan Atlantique.
Pour mener à bien ce tir, SpaceX a touché en août 2020 316 millions de dollars de la part de l’armée américaine. Quatre autres départs de Falcon Heavy sont prévus en 2023, dont la sonde spatiale Psyché vers l’astéroïde du même nom, à partir d’octobre.