C’est la première fois qu’un équipage régulier de la station spatiale internationale (ISS) est convoyé par une entreprise privée. Ce dimanche 15 novembre, à 19h27 heure locale, quatre astronautes passagers de la compagnie SpaceX s’envoleront vers l’ISS depuis le Kennedy Space Center, en Floride. Le lancement était initialement prévu 24h plus tôt. Il a dû être retardé à cause du vent.
Installé dans une capsule Crew Dragon propulsée par une fusée Falcon 9, l’équipage de cette mission « SpaceX Crew-1 » s’amarrera au module Harmony du paquebot orbital le 17 novembre 2020 vers 5h (heure de Paris) pour une mission de près de six mois. L’Américaine Shannon Walker et ses compatriotes Victor Glover et Mike Hopkins, ainsi que le Japonais Soichi Noguchi, seront relevés en avril 2021 par l’équipage du « SpaceX Crew-2 », dont Thomas Pesquet. Le premier étage de la fusée tirée ce dimanche sera d'ailleurs réutilisée pour lancer ce nouvel équipage.
En mai 2020, les astronautes Bob Behnken et Doug Hurley avaient réalisé un premier vol d’essai vers l’ISS avec la capsule Crew Dragon.
Les activités en orbite basse confiées au secteur privé
Pour Jim Bridenstine, l’actuel administrateur de la Nasa, ce premier vol régulier vers l’ISS opéré par une entreprise privée inaugure une nouvelle ère. Elle concrétise en effet le Commercial Crew Program de la Nasa, lancé en 2010, dont l’objectif est de transférer les moyens d’accès à l’orbite basse au secteur privé : « La Nasa veut être un client parmi de nombreux autres dans un marché du vol spatial habité en orbite basse. Nous voulons voir se développer plusieurs fournisseurs, en compétition pour les coûts, l’innovation et la sécurité. Cela entraînera automatiquement un meilleur accès à l’espace », a-t-il plaidé depuis le Kennedy Space Center ce 13 novembre.
Après la délégation du transport de fret vers l’ISS aux compagnies privées (depuis 2012), après celle des astronautes cette année, « la prochaine grande étape sera d'avoir des stations spatiales opérées par le secteur privé, a assuré Jim Bridenstine. Le but est d’avoir plus de ressources pour les activités pour lesquelles il n’y a pas encore de marché : aller sur la Lune, puis Mars. »